Synthèse n°1 (6 mars 2016)

9 mars contre la loi Travail : Où en est-on ? Que fait-on après ?




Le 9 mars, c’est la date qui monte, mais attention ! Quid de la suite ? En 2010, les manifestations contre la casse de nos retraites, qui avaient mobilisé 3 millions de personnes plusieurs fois d’affilée, n’avaient pas suffi à faire plier le gouvernement. Il faut donc construire un mouvement qui fasse boule de neige avec l’objectif d’une grève générale reconductible.

Le projet de loi attaquant le code du travail qui devait être présenté en conseil des ministres le 9 mars a déjà provoqué une mobilisation importante mais qu’il faut encore renforcer pour que la riposte soit à la hauteur de la menace. Cette "réforme" du code du travail se traduirait en effet par des reculs considérables en matière du droit du travail et de protection des salarié-es... et tout ça au nom de la lutte contre le chômage (voir notre contre-argumentaire à ce sujet).

Face à cela, la pétition très médiatisée « Loi travail : non merci », qui exige le retrait pur et simple du projet de loi, a dépassé vendredi soir le million de signataires. Cette pétition a été initiée à la fois par des dirigeant-e-s syndicaux (CGT, FO, Solidaires, Unsa) et des militant-e-s de la gauche du PS, engagés dans les Primaires pour 2017.

Il s’agit maintenant de dépasser le cadre de la pétition pour réussir une première mobilisation dans la rue, le 9 mars prochain.

Suite à l’intersyndicale nationale catastrophique du 23 février dernier, qui s’est contentée de critiques vagues du projet de loi sans engager la mobilisation pour son retrait, la date du 9 mars a émergé sur les réseaux sociaux.

La date ne doit rien au hasard : les syndicats de la SNCF et de la RATP avaient prévu d’organiser un mouvement de grève le 9 mars, sur la convention collective à la SNCF (appel à la grève de SUD Rail, la CGT, l’Unsa et la CFDT) et sur les salaires à la Ratp (appel de la CGT et Solidaires). Il s’agissait aussi de la date annoncée de présentation du projet de loi en conseil des ministres, avant que le gouvernement ne fasse un pas de côté pour gagner du temps et tenter de neutraliser la colère.

Depuis, 22 organisations de jeunesse, dont les syndicats étudiants et lycéens ainsi qu’Alternative libertaire, appellent à la mobilisation le 9 mars. Solidaires étudiant-e-s dénombre plus de 34 assemblées générales prévues dans les universités (suivre #AGloitravail). Des lycées vont sans doute être bloqués le 9 mars. Pour suivre les mobilisations prévues le 9 mars, voir notamment la carte interactive sur le site d’AL.

L’intersyndicale nationale a par la suite éclaté : la CGT, FO, la FSU, Solidaires, l’UNEF, l’UNL et la Fidl appellent au retrait du projet de loi et soutiennent la journée d’action du 9 mars. Ils appellent à préparer une nouvelle journée d’action le 31 mars, avec grèves et manifestations. Des préavis de grève ont été déposés pour couvrir des débrayages : tout le monde peut faire grève le 9 mars. La CFDT, l’Unsa, la CGC, la CFTC et la Fage ne critiquent qu’une partie du projet de loi, prétendent négocier avec le gouvernement une amélioration du projet de loi et appellent à leur propre journée d’action le samedi 12 mars.

Face à ce premier tir de barrage, le gouvernement, qui prétendait encore il y a deux semaines passer en force à l’Assemblée nationale avec l’article 49.3, a dû reculer de deux semaines la présentation du projet de loi en Conseil des ministres… tout en prévenant qu’il ne reviendra pas sur le fond de la loi. La droite et le patronat soutiennent la réforme et ont même lancé une pétition de soutien à la loi Travail, signé par Pierre Gattaz, le patron des patrons, qui culmine à 16.000 signataires, soit 60 fois moins que la pétition contre.

La suite va dépendre du succès du 9 mars

En 2010, les manifestations contre la casse de nos retraites, qui avaient mobilisé 3 millions de personnes plusieurs fois d’affilée, n’avaient pas suffi à faire plier le gouvernement. Il faut donc construire un mouvement qui fasse boule de neige avec l’objectif d’une grève générale reconductible. C’est-à-dire que les salarié-e-s arrêtent de travailler et que la production s’arrête, obligeant le patronat et le gouvernement à son service à retirer leur projet de loi.

Le gouvernement va chercher à contenir la mobilisation en sortant un projet de loi modifié à la marge dans deux semaines, en espérant que certaines organisations syndicales comme la CFDT soutiennent ce nouveau projet. Il faut donc dans les deux semaines qui viennent expliquer largement le projet de loi et ses dangers pour ne pas se faire avoir dans deux semaines.

Ensuite, il va falloir de nouvelles mobilisations d’ici le 31 mars. A la Poste, SUD PTT appelle à la grève à partir du 23 mars. Dans toute la Fonction publique, l’intersyndicale envisage une mobilisation le 22 mars pour l’augmentation des salaires. Il faut réussir ces mobilisations et s’appuyer dessus pour faire le lien avec la loi Travail.

Et enfin, le 31 mars :
toutes et tous en grève pour le retrait de la loi Travail.
Et le lendemain on continue !


Et n’oubliez pas la propagande murale !}}}

Collage à Nîmes le 13 mars
cc AL Gard

 
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