À contre courant : S’engouffrer dans la brèche ?




Chaque mois, le mensuel Alternative libertaire reproduit l’édito de la revue alsacienne À Contre Courant, qui de son côté reproduit l’édito d’AL. Pour contacter ces camarades : ACC, BP 2123, 68060 Mulhouse Cedex.


Au-delà de la grève civique, reflet du discrédit des politiciens acquis à la démocrature de la Ve République et aux politiques néolibérales, le seul vrai mérite des régionales est d’avoir mis en relief le rejet du tsarkozysme et provoqué un séisme au sein des godillots.

Qu’il semble loin, déjà, le temps du pseudo-charmeur bling bling, du joggeur en Ray Ban qui, après son dîner au Fouquet’s, sautillait sur les marches de l’Elysée. L’histrion versatile n’est plus le digne chef plein de tics qui se toquait de marcher à la tête d’une colonne d’affidés. Ses emphases de circonstance « travailler plus pour gagner plus », « les paradis fiscaux, c’est fini », « je ne laisserai personne au bord du chemin », tout comme la burlesque chronique de ses faits et gestes médiatisés laissent de marbre ou apparaissent comme les fariboles d’un petit cuistre.

Et pourtant, il s’est démené pour siphonner une nouvelle fois les voix du FN, agitant le Besson nauséabond pour rameuter islamophobes et xénophobes ! Sa rance arrogance contre les sans-papiers a provoqué non seulement la mobilisation de ces travailleurs mais aussi, c’est un comble, celle des patrons qui se liguent contre sa personne. Et pourtant, il avait menacé de sa férule la « racaille » et « les petites crapules ». Les juges refusant la mise au pas, il avait dégraissé le corps des fonctionnaires, mis au panier le Grenelle de l’environnement ! Aujourd’hui, il en est réduit, après avoir ramené la photo-souvenir d’Obama, à aller tapoter le cul des vaches pour calmer ces fermiers irrités, de peur qu’ils ne déposent, près de son palais, leur fumier …

La peur aurait-elle changé de camp ? Ce qui est sûr, c’est que ceux qui faisaient sa claque, murmurent, se recherchent déjà un nouveau champion moins impopulaire afin de garder leurs places menacées. Certains laissent même courir des rumeurs grand-guignolesque sur ses frasques pour mieux le décrédibiliser ! Le parvenu se fait roquet, convoque, mute, admoneste ceux qu’il avait promus, mobilise le contre-espionnage et son ami Lagardère pour poursuivre les anonymes malotrus qui ont humilié sa chanteuse ! Ridicule !

Toute cette fébrile agitation au sommet de l’État semble, pour le moment, avoir requinqué l’Aubry et les Solfériniens. Ces aspirants gouvernants, certes sans projet déclaré, jouent au renouvellement marketing, à la diversité renforcée, imaginant même un bonus-malus pour non respect du quota de femmes sur listes cantonales, législatives… Dérisoire !

Les faux ennemis, les vrais comparses de la démocrature néolibérale misent tous sur l’apparente sinistrose qui gagnerait les couches populaires. Au-delà des résignations, des angoisses réelles, voire de la détresse et de la désespérance qui gagnent ses membres, le corps social est au bord de la crise de nerfs. S’engouffrera-t-il dans la brèche ouverte au sommet de l’État ? A l’occasion de la bataille des retraites en profitera-t-il pour mettre à la retraite définitivement Tsarko ? Il ouvrirait dès lors la voie d’autres possibles. C’est ce que nous souhaitons.

 
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