À quoi joue le préfet de la Somme ?




Nous tenons à dénoncer avec fermeté le choix des pouvoirs publics de recourir pour le deuxième samedi consécutif à la répression.

Par ce choix, les pouvoirs publics se rendent responsables de la violence.

Alors que depuis des semaines, des mois, les manifestations se déroulaient invariablement dans le calme, sans débordement, ce matin encore, après les interpellations de la semaine dernière, 11 arrestations sont à déplorer. Et la journée n’est pas terminée.
Le week-end dernier, sur les 81 arrestations au niveau national un tiers avait lieu à Amiens. Sur ces 26 arrestations, 22 gardes à vue. 4 prolongées jusqu’au lundi.
Sans compter les blessés et autres mesures répressives.
Malgré cette répression, ces mesures vexatoires et humiliantes, la justice a pour sa part relaxé les manifestant déférés en comparution immédiate.

Plutôt que de stopper les mesures répressives, le préfet aggrave ses décisions initiales en choisissant d’interdire toute manifestation.

Le Courrier Picard écrit : « On l’a dit, la prise d’un arrêté comportant une liste d’interdits longue comme le bras – et singulièrement l’interdiction de tout rassemblement dans un très vaste périmètre – est une première depuis des lustres. Après les heurts de la semaine dernière survenus au centre-ville d’Amiens, le préfet de la Somme a sorti l’artillerie lourde pour empêcher les Gilets jaunes de manifester à nouveau au cœur de la capitale régionale.  »
Des fouilles massives de véhicules, des arrestations préventives de militants connus pour leur calme, des moyens énormes (camions à eau, compagnies entourant le centre-ville, gaz lacrymogène à gogo...) et surtout : un arrêté préfectoral démesuré et injustifié.
Par cette décision, le Préfet remet en cause le droit de manifester.

La spirale dans laquelle s’enferment les pouvoirs publics est dangereuse.

Pour nos libertés.
Mais aussi pour la violence qu’elle entraîne.
Il est urgent de mettre fin à l’interdiction de manifester et à ce recours à la répression. Nous exigeons :

  • Le respect des libertés publiques.
  • Le droit pour tout citoyen de manifester sans risquer de se retrouver en garde à vue ou blessé pour un gilet dans son sac ou pour avoir la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
  • La relaxe et la libération immédiate des manifestants interpellés.

Depuis des semaines des centaines de milliers manifestent. Le choix de la répression est inacceptable. La seule réponse possible doit être de répondre à leurs revendications.

Amiens, samedi 29 décembre 2018.

Signataires du communiqué :
François RUFFIN, député de la Somme ; L’Union départementale CGT de la Somme ; FSU 80 ; Alternative Libertaire Amiens ; Solidaires 80 ; Ensemble 80 ; Génération.s Somme ; PCF 80.

 
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