Agriculture : Les vignobles de Bolloré occupés dans le Var




Une action a été menée dans le Var par la Confédération paysanne pour dénoncer la financiarisation des terres agricoles et leur accaparement par les multinationales, ici et ailleurs.

Mardi 5 juin, soixante-dix paysannes et paysans du sud-est de la France ont occupé les vignes de Bolloré à La Croix-Valmer dans le Var. L’objectif rappelé par Laurent Pinatel, porte-parole national du syndicat, était de dénoncer l’accaparement des terres ici et ailleurs. La région Provence est particulièrement touchée par le phénomène. Le prix de l’hectare de vigne a plus que triplé, passant de 20 000 à 70 000 euros en quelques années. De nombreux domaines sont passés entre les mains d’investisseurs fortunés. Le groupe Bolloré a acquis en 2001 plus d’une centaine d’hectares de vignes.

Dans son communiqué de presse, la Confédération paysanne rappelle ses priorités : « La terre doit aller en priorité à celles et ceux qui la travaillent et qui en ont besoin pour vivre. Le foncier doit servir à installer des paysannes et paysans plus nombreux, non à agrandir celles et ceux qui n’en n’ont pas besoin. » Comme en Afrique, « nous dénonçons la financiarisation de l’agriculture : des personnes extérieures au monde agricole viennent faire du fric sur la terre des paysans en les excluant », déplore Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne.

Au 31 décembre 2015, la Socfin, détenue à 38,7 % par Bolloré, annonçait plus de 400 000 hectares de concessions. La Socapalm, filiale de la société Socfin, loue à l’État camerounais 58 063 hectares de terres agricoles pour 7,69 euros par hectare et par an, quand le loyer annuel des paysans camerounais oscille entre 61 et 154 euros par hectare. Un documentaire du journaliste Tristan Waleckx décrivait les conditions de vie des travailleuses et travailleurs dans les plantations de la Socapalm, logé.es dans des conditions insalubres, travaillant à la tâche et sans vêtements de protection. Le 5 juin 2018 le tribunal correctionnel de Nanterre a relaxé le journaliste, attaqué en diffamation par Bolloré.

Les paysans et paysannes camerounaises voisins des plantations de Bolloré sont privés de terres et voient leurs conditions de vie se dégrader. Une Alliance internationale des riverains des plantations Bolloré-Socfin a été créée en 2013. Le 23 avril 2015 a débuté l’occupation d’une plantation de la Socapalm, filiale de Socfin, pour protester contre l’accaparement de leurs terres par la holding de Bolloré.

La Confédération paysanne dénonce depuis 2005 la mystification des agrocarburants qui appauvrit la paysannerie, affame les populations et détruit la planète. Mais c’est avec une certaine surprise que nous avons appris que, les 10 et 11 juin 2018, la FNSEA avait décidé de mener une action de blocage de raffineries en France, prétendument pour protester contre l’importation d’huile de palme.

Comme le rappelle la Confédération paysanne dans son communiqué du 11 juin 2018, cette action devant les raffineries a été taillé sur mesure pour «  défendre les intérêts du groupe Avril » lui-même importateur de 200 000 tonnes d’huile de palme et qui entretient des liens étroits avec la FNSEA. Ainsi Arnaud Rousseau, président du groupe Avril, est aussi vice-président de la FDSEA de Seine-et-Marne.

Georges Claas (AL Var)


Contre l’éolien industriel en Aveyron

Nicolas Hulot a signé le 13 juin la déclaration d’intérêt public du transformateur nécessaire au projet de mille éoliennes à Saint-Victor, ouvrant la voie aux expulsions sur le site occupé par l’Amassada. Le dévoiement des énergies renouvelables qu’incarne ce projet et l’absence de concertation avec les populations locales qui subissent un projet d’exportation d’électricité sans lien avec leurs besoins, sont les bases de la contestation. La Confédération paysanne vient d’apporter publiquement son soutien à cette lutte.

Les « solutions » capitalistes à la crise de l’énergie – qui aujourd’hui s’articulent autour du tout électrique – se construisent contre les intérêts des populations et continuent à détruire des terres agricoles.
Alors que RTE (Réseau de transport d’électricité) a annoncé le début des travaux pour cet automne, le collectif d’occupation appelle toutes les composantes du développement territorial à se rencontrer et à imaginer un nouveau cadre de lutte commun.

Reinette noyée (AL Aveyron)

 
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