Appel à soutien d’urgence

Alternative libertaire en butte à une répression inédite




La répression a pour objectif de faire taire les révoltes sociales que cette société inégalitaire engendre nécessairement : sans-papiers, faucheurs d’OGM, émeutiers de novembre 2005, grévistes anti-CPE, les points communs sont évidents.

Aujourd’hui Alternative libertaire est la cible d’une répression policière inédite par son ampleur et la simultanéité des attaques, puisqu’en l’espace de trois semaines, six militants d’AL ont été touchés. A chaque fois le lien est le même : la contestation du racisme d’État et d’une politique antisociale dont le dernier avatar a été la loi dite d’« Égalité des chances ». Cette loi a suscité douze semaines de lutte exceptionnelle qui se sont soldées par le retrait du CPE. Aujourd’hui, on veut faire payer à Alternative libertaire le rôle qu’elle a joué dans la lutte, les grèves et les blocages.

 A Rennes, ville où le mouvement fut le plus ample et le plus dur, nos camarade et ami Tristan et François sont mis en examen respectivement pour « menaces et injures » et « menaces de mort » en direction d’un professeur de mathématiques, leader des antigrévistes à Rennes-II pendant la lutte. Il s’agit évidement d’un procès revanchard, dirigé contre deux militants par ailleurs syndicalistes étudiants connus sur Rennes, et inspiré par le ressentiment d’avoir été conspué par les étudiant(e)s révolté(e)s et politiquement battu avec le retrait du CPE. Tristan est la cible d’un acharnement particulier puisque récemment il a reçu une autre convocation de la police pour des « faits liés au mouvement anti-CPE ».

Procès le 13 juillet au TGI de Rennes, rassemblement de soutien à 15h.

 A Rouen, notre camarade Pierre a été appréhendé durant un collage d’affiches. Pierre est sans emploi, milite dans un comité de chômeurs. Pour lui une amende de 150 euros est plus que pénalisante.
 A Paris, quartier de Belleville, le 4 juin, alors que la police avait terminé de procéder à une rafle d’étrangers et qu’elle s’apprêtait à quitter les lieux, une petite foule assistait à la scène. Des protestations et des slogans antiracistes ont été lancés. Quatre personnes dont Valentin et Emmanuel, militants d’Alternative libertaire, ont été interpellées et placés 24 heures en garde à vue.

Procès le 6 juillet pour Valentin, Emmanuel et Manuel et le 13 juillet pour Jean-Baptiste. Les camarades ont besoin de soutien à l’audience.

 A Aix-en-Provence pour finir, le 1er juin les étudiant(e)s de la fac de Lettres d’Aix-en-Provence avaient empêché la tenue du premier volet du « débat national université-emploi ». Sous couvert de « répondre aux attentes des étudiants », cette mascarade devait aider Villepin à se redonner une contenance après la claque magistrale du CPE. Le 7 juin, à l’occasion du deuxième volet de ce « débat national », la police elle-même (!), à la demande de l’administration de la fac, filtrait les entrées à l’aide d’une liste de noms, ne laissant passer que le patronat et les dirigeant(e)s de l’université. De l’extérieur, les étudiant(e)s ont essayé de perturber ce digne rassemblement à coup de cornes de brume et de chansons. Suite à une bousculade avec la police, un militant d’Alternative libertaire, Jean-Pascal, a été arraché des rangs des manifestant(e)s par la police et passé à tabac, puis placé en garde à vue. Le lendemain, trois militants supplémentaires, dont un d’AL, étaient victimes d’arrestations ciblées, par la brigade anticriminalité. Grâce à la mobilisation politique et syndicale et à l’action de nos avocats, Jean-Pascal, Reda, Valentin et Pierre-Louis ont échappé à la comparution immédiate. Ils sont placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortie du département jusqu’à leur procès pour « violence sur agents » et « outrage et rébellion ». Cette utilisation de la répression policière par les institutions politiques et universitaires tient purement et simplement de la vengeance à l’égard de militants, par ailleurs syndicalistes étudiants connus, qui ont été à la pointe de la lutte contre la loi dite d’« Egalité des chances » sur le campus d’Aix.

Procès et rassemblement de soutien le 19 juillet devant le TGI. d’Aix-en-Provence.

Appel à un geste de solidarité

Alternative libertaire est une petite organisation dont les ressources financières sont limitées, et reposent exclusivement sur les cotisations de ses militant(e)s, les abonnements à son mensuel et la souscription des Ami(e)s d’AL. Evidemment ni subvention, ni « mécène ». Ces procès auront un coût financier. Le seul moyen pour AL de faire face à tant d’attaques simultanées, c’est de bénéficier d’un coup de main de tou(te)s les personnes de bonne volonté, en accord ou non avec la politique d’AL, mais prêtes à faire acte de solidarité face à la répression.

Comment nous aider ?

 en publiant et faisant circuler cet appel, si vous disposez d’un site Web et d’un organe de presse ;
 en envoyant un chèque à l’ordre de SIA, en inscrivant au dos « Solidarité répression », à Alternative libertaire, BP 295, 75921 PARIS Cedex 19.

Croyez bien que nous remercierons toutes celles et ceux qui répondront à notre appel.

Coordination fédérale d’Alternative libertaire, le 10 juin 2006

 
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