BD : Santin et Fraccaro, « Malatesta, biographie en image d’une figure de l’anarchisme italien »




Les Éditions libertaires et les Éditions du Monde libertaire ont récemment publié Malatesta, biographie en image d’une figure de l’anarchisme italien. Il s’agit de l’édition en français d’une bande dessinée publiée en Italie en 1980, aux éditions Antistato, et dont les dessins ont été maintes et maintes fois reproduits dans les diverses publications libertaires, sans qu’on en connaisse toujours l’origine. Excellente initiative donc !

Errico Malatesta (1853-1932) fut un lutteur et un polémiste de grande envergure, un monument du mouvement ouvrier transalpin. À 19 ans, il adhère à la Première Internationale, et devient rapidement le secrétaire de sa section italienne.

C’est là qu’il rencontre Bakounine et adopte ses conceptions collectivistes anti-étatiques. Dans une période où le mouvement socialiste se clarifie, où ses différentes branches (réformiste, révolutionnaire, étatique, anti-étatique, etc.) se singularisent, Malatesta fait partie de ceux qui réfléchissent et donnent de la voix. Pendant plusieurs décennies on le verra participer à tous les grands débats qui agiteront le mouvement ouvrier et libertaire.

Fort de son expérience décevante de guérilla révolutionnaire en 1877 dans le sud de l’Italie, il s’inscrit en faux contre la « propagande par le fait » dans les années 1890, période où le mouvement anarchiste européen se prend de passion pour le terrorisme.

Il polémique avec son ancien camarade Andrea Costa, qui théorise une voie légaliste et parlementaire de l’action sociale, et sera un des fondateurs du socialisme italien. Se plaçant résolument sur le terrain de la lutte de classes, il est néanmoins très critique sur la dilution de l’anarchisme dans le syndicalisme, et plaide au congrès d’Amsterdam de 1907 pour le maintien de l’action libertaire spécifique, en plus de l’action syndicale.

En 1915, alors que plusieurs socialistes en vue, comme Amilcare Cipriani, sont favorables à l’intervention militaire de l’Italie aux côtés de l’Entente, Malatesta prend position contre la guerre et contre l’interventionnisme.

En 1919-1920 il participe à la fondation de l’Union anarchiste italienne puis au lancement du quotidien Umanità Nova, et tient meeting dans de nombreuses usines occupées pendant le bienno rosso qui secoue l’Italie en 1920-21.

En 1922, alors que les fascistes ferment Umanità Nova, Malatesta est assigné à résidence jusqu’à sa mort par Mussolini, qui n’osera cependant pas déporter le vieux et respecté militant.

Guillaume D.

  • Fabio Santin et Elis Fraccaro, Malatesta, biographie en image d’une figure de l’anarchisme italien, Éditions libertaires/Éditions du Monde libertaire, 2003, 105 pages, 15 euros.

À commander aux Éditions libertaires, 35, allée de l’Angle-Chaucre, 17190 Saint-Georges-d’Oléron, chèque à l’ordre des Éditions libertaires, ajouter 10% pour les frais de port.

 
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