CGT : Pour un retour aux sources libertaires




L’accession de Philippe Martinez à la direction de la confédération ne règle pas les problèmes d’orientation. Le 51e congrès commence maintenant. Des fédérations et des unions départementales envisagent, si nécessaire, des textes alternatifs au projet de la direction confédérale.

La crise de direction à la tête de la CGT a été résolue par un compromis qui ne règle aucun problème de fond. En intégrant quelques responsables connus pour leurs positionnements critiques, le nouveau bureau confédéral ne donne cependant aucun signe d’un infléchissement vers une ligne plus combative. Philippe Martinez lui-même, à la tête de la fédération de la métallurgie, ne s’était d’ailleurs jamais démarqué des orientations confédérales ces dernières années.

À défaut du congrès extraordinaire réclamé par certaines fédérations et unions départementales, Martinez s’engage une préparation extraordinaire du congrès du printemps 2016. Et annonce que tous les débats seront sur la table, y compris celui du positionnement de la CGT dans le syndicalisme international. Là non plus, rien d’ébouriffant puisque par définition tous les sujets sont remis en chantier lors d’un congrès… Mais il sait qu’il est attendu au tournant !

Crise profonde

La crédibilité du nouveau bureau confédéral est fragile et il le sait. L’épisode Lepaon était peu glorieux mais en lui seul n’explique pas la profondeur de la crise qui s’est ouverte cet hiver. Ce fut plutôt la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les critiques violentes et les propositions fortes qui sont sorties de nombre d’instances, les débats passionnés dans de nombreuses structures révèlent une lame de fond, un malaise latent devant l’accumulation de fautes de la direction confédérale depuis le refus de prendre position sur le référendum européen et avec une accélération des critiques depuis la gestion du conflit des retraites.

Le 51e congrès devra donc trancher entre une orientation lutte de classe, redonnant une perspective anticapitaliste aux luttes pour les revendications immédiates et un syndicalisme d’accompagnement calqué sur l’agenda patronal et paralysé devant les lois austéritaires du PS. Et la possibilité que surgissent des documents d’orientations alternatifs est réelle si les documents présentés par la commission exécutive confédérale sont trop légers ou trop flous.

Face aux dérives réformistes

En cette année des 120 ans de la CGT, il sera fort utile de reprendre les débats fondateurs pour en tirer des leçons d’actualité  : démocratie directe et fédéralisme pour le fonctionnement. Durée des mandats et rotation pour les responsables. Action directe, grève générale et sabotage comme modes d’action contre l’électoralisme et la trahison des politiques.

Face aux dérives réformistes des uns et aux tentations néostaliniennes d’une partie des courants critiques, les réponses libertaires des pères fondateurs reprennent un sacré coup de jeune.

Jean-Yves (AL Seine-Saint-Denis)

 
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