Clément Méric : Un hommage digne et politique




Quatre ans après la mort de Clément Méric, jeune militant de l’Action antifasciste Paris-Banlieue et de Solidaires étudiant-e-s, frappé à mort en pleine rue par des militants d’extrême droite, une après-midi de débats et une manifestation étaient organisés à Paris le 3 juin dernier.

De la mobilisation de juin 2013 dont voulait être tout ce que le pays compte d’associations, de syndicats et de partis, il ne restait ces dernières années qu’un carré d’irréductibles. Les habitués des indignations aussi médiatiques que passagères s’étaient éloignés depuis longtemps. Les sectarismes et les postures n’avaient pas non plus aidés et après le fiasco de la manifestation de juin 2016 à l’occasion des trois ans de la mort de Clément, l’existence même d’un hommage large à notre camarade était menacée.

Une manifestation combative

Pourtant, dans la matinée de ce samedi 3 juin 2017, ce sont plusieurs dizaines de personnes qui s’activent sur la place de la République pour monter des barnums, brancher des enceintes sur les groupes électrogènes, décharger des bouteilles d’eau ou disposer des chaises. Rapidement, une immense banderole «  4 ans après la mort de Clément Méric, luttons contre tous les racismes et l’extrême droite  » orne l’entrée principale de la station centrale du métro. Et petit à petit, la place commence à se remplir. Des militants et militantes se rassemblent pour écouter les débats qui se mettent en place, des passants et passantes s’arrêtent pour tendre l’oreille, voire pour discuter. On se presse aux tables de presse et le programme de l’après-midi circule de mains en mains. On pouvait, entre autres, écouter Laurence De Cock parler du mythe du récit national  ; des camarades du CNDF et de Solidaires dénoncer le prétendu féminisme de Marine Le Pen  ; Violaine Girard décrypter les dynamiques électorales du FN en zone rurale  ; ou encore suivre une table ronde autour de la nécessaire riposte syndicale face à l’extrême droite.

À l’issue de cette après-midi de débats, échanges et discussions, s’est déroulée une manifestation que l’on aurait pu espérer plus nombreuse et moins humide. Mais malgré la pluie battante c’est plusieurs centaines de personnes qui ont défilé dans une ambiance offensive et dynamique qui a su conserver le caractère de dignité de l’événement qui est à la fois éminemment politique mais qui constitue également un hommage.

À l’issue de la journée, organisateurs et organisatrices étaient fatigué.es mais satisfaits et satisfaites de cette riche et belle journée qui a su donner à l’antifascisme un visage ouvert et combatif sans tomber dans les caricatures et les impasses de l’an passé. Alors que dans de nombreuses villes en France comme à l’étranger des rassemblements et manifestations se sont tenus (et jusqu’en juillet pour Nîmes) cela permet maintenant d’envisager la suite de la mobilisation contre l’oubli et l’impunité avec en ligne de mire l’anniversaire des 5 ans en juin 2018 mais surtout le procès aux assises dont la date n’est pas encore connue, qui devrait se tenir la même année.

Hector (AL Paris-Sud)

 
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