Après les élections européennes

Contre l’UE, contre le FN, reconstruire la solidarité de classe




La force du FN, c’est la faiblesse du mouvement social. La progression de ce parti repose sur l’isolement, la peur, le désespoir provoqués par la paupérisation de millions de personnes. le seul véritable moyen de faire reculer cette clique de bandits ne réside pas dans un éventuel « front républicain » mais dans la reconstruction de la solidarité de classe.

Deux mois après les municipales, le Front national est arrivé en tête des élections européennes du dimanche 25 mai. Avec 25% des voix, il réalise son meilleur score à cette élection, même s’il réunit moins de suffrages qu’à la présidentielle de 2012,- du fait de la très forte abstention.

Les partis de gouvernement sont loin derrière : l’UMP avec 20% et le PS avec 14%. Quant aux forces à la gauche du PS, à commencer par le Front de gauche, leurs prétentions à représenter le débouché politique des luttes et une opposition de gauche crédible à la politique du tandem Valls-Hollande sont sérieusement mises à mal.

Pour Alternative libertaire il y a des enseignements à tirer de cette élection :
 La forte abstention à cette élection ne signifie pas, malgré ce qu’affirment certains journalistes porte-parole du gouvernement dans leurs discours infantilisants, une quelconque ignorance des enjeux européens. Au contraire, si des millions de personnes se sont abstenues, c’est parce qu’elles sont plus ou moins conscientes que ces élections sont jouées d’avance, et que, quels que soient les résultats, elles maintiendront au pouvoir les politiciens au service du patronat européen.
 La progression de l’extrême droite en France se confirme, comme dans d’autres pays européens (Danemark, Angleterre, Autriche, etc.). Cette progression est la conséquence directe des politiques antisociales et violentes menées par les capitalistes et leurs laquais politiciens dans les différents pays, ainsi que de la banalisation des discours d’extrême droite au sein des classes politiques européennes (discours anti-immigrés, sécuritaires, etc.). Alternative libertaire combat l’Union européenne, institution antidémocratique au service du patronat. Mais il ne faut pas se tromper : le patronat français est tout aussi nocif que le patronat étranger.
 Cette élection constitue également un nouveau séisme pour les partis de gouvernement (UMP et PS). Ceux-là n’arrivent plus à construire de majorité en dehors des votes sanctions contre le pouvoir en place et ne parviennent plus à masquer leur connivence avec les capitalistes et les oligarques dont ils appliquent le programme avec servilité.
 La force du FN, c’est la faiblesse de la solidarité de classe. La progression de ce parti repose sur l’isolement, la peur, le désespoir provoqués par la paupérisation de millions de personnes. Les progrès importants réalisés dans plusieurs pays européens par les forces anticapitalistes laissent penser que la marche en avant de l’extrême droite n’est pas une fatalité. Cependant, le seul véritable moyen de faire reculer cette clique de bandits ne réside pas dans un éventuel « front républicain » mais dans la reconstruction de la solidarité de classe. Pour cela, il est nécessaire de repartir des préoccupations de base de la population, en articulant revendications concrètes et mobilisations, sans manquer de mener sans relâche la bataille idéologique pour prouver qu’une autre société est possible.

Alternative libertaire, le 28 mai 2014

 
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