Septembre 2010

Contre le bulldozer capitaliste




Alors que les actionnaires parasitaires continuent à sucer le sang des salarié-e-s et qu’apparaissent au grand jour
les relations d’argent et de pouvoir entre la classe dirigeante et l’élite capitaliste, le gouvernement écrase les droits
sociaux conquis par les luttes des travailleurs et des travailleuses. Aujourd’hui en ligne de mire : le système des
retraites, anomalie solidaire et socialiste dans une société qu’ils veulent individualiste et libérale.

La bourgeoisie et ses laquais
politiques veulent se débarrasser du
« public » : Université, Hôpital,… tout
ce qui n’est pas utile aux riches est
menacé. Mais le démantèlement des
services publics ne suffit pas au
Capital et le gouvernement s’apprête
ainsi à détruire une forme de
solidarité organisée : le système des
retraites.

D’après le projet de loi voté à
l’Assemblée, l’âge de départ à la retraite
serait en effet repoussé à 62 ans alors
que la durée de cotisation nécessaire
pour une retraite à taux plein est vouée à
passer à 41,5 annuités : pour pouvoir
partir en retraite à 62 ans il faudrait donc
travailler sans interruption depuis l’âge
de 20 ans et demi !

Pourtant, en
obligeant les travailleurs et les
travailleuses de plus de 60 ans à
continuer à bosser, nos brillants
politicards ne feront qu’augmenter un
peu plus le nombre de chômeurs, en
particulier chez les jeunes. Nous
n’aurons plus qu’à travailler jusqu’à 67
ans pour avoir une retraite décente !

Leurs arguments sont bien connus : il
n’y a plus d’argent dans les caisses, or
on vit plus longtemps, il faut donc
travailler plus ! Mais ne poser le
« problème » des retraites qu’en termes
de temps de travail, cela revient à ne
faire payer que les salarié-e-s alors que
la vraie question, c’est celle du partage
des richesses. Il suffit alors de faire le
compte : tandis que le déficit des caisses
de retraite est estimé à 7,7 milliards
d’euros, les cadeaux faits aux patrons à
travers les exonérations de cotisations
s’élèvent à près de 30 milliards d’euros !

Augmenter les cotisations patronales et
assécher les revenus du capital pour
financer les retraites, cela revient
simplement à redistribuer aux salarié-e-s
le juste fruit de leur travail !

Une autre redistribution des richesses
est possible, un autre projet de société
est envisageable !

Si le gouvernement veut tellement
liquider le système des retraites par
répartition, c’est aussi parce qu’il présente
un avant-goût de ce que pourrait une
société véritablement égalitaire. Ce sont
en effet bien deux visions du monde qui
s’affrontent : une vision du monde qui
prend acte de l’inégale répartition des
richesses (« il y a des riches, il y a des
pauvres, c’est comme ça ») et revendique
le « chacun-pour-soi » (ou, pour employer
les termes consacrés, la « concurrence
libre et non faussée ») contre une vision
du monde égalitaire, fondée sur le partage
des richesse, la solidarité collective et
l’autogestion.

Va-t-on alors se résigner, courber l’échine
et se dire que c’est inévitable, que les
jeunes d’aujourd’hui cotiseront plus
longtemps pour une retraite moins longue
et une pension plus faible ? Va-t-on
encore se laisser tondre par ceux qui nous
gouvernent et qui ne servent que les
intérêts des plus riches ? Non ! Les
manifestations du 23 septembre ont
rassemblé plus de 3 millions de personnes
dans les rues et ce n’est qu’un début : les
étudiant-es doivent partout se réunir,
discuter et s’organiser pour faire plier le
gouvernement et exiger le retrait de cette
réforme injuste !

Et, au-delà de ce
combat décisif pour sauver le système
des retraites, il est temps
d’envisager un vrai changement de
société : ce n’est pas juste d’une
réforme des retraites dont nous
avons besoin, c’est d’une révolution
sociale !

Clash (30 septembre 2010)
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