Edito : Haro sur la grève !




Attention affaire d’État ! La fermeture de la gare Saint-Lazare par la SNCF le 13 janvier a attiré tant les feux médiatiques que l’ire de nos gouvernants.

Passons sur les mensonges volontairement diffusés.

Pour la droite, aucun doute à avoir : la faute est à la grève, la faute est aux syndicats « irresponsables », la faute est aux cheminots. Jusqu’au sommet de l’État, la détestation de la lutte s’est exprimée sans fard. Le fait est que, depuis les coordinations de 1987, le cheminot est devenu LA figure hexagonale de la contestation sociale.

Un exemple : à la définition du mot « grève » dans le Robert, on trouve comme illustration emblématique celle de « grève des cheminots ». Alors quand le « dialogue social » s’enroue à la SNCF, c’est rien moins que l’État et le patronat qui est pris de quinte de toux.

S’ils veulent réduire les capacités de contestation des travailleurs du rail, c’est pour faire un exemple. Le sinistre Hortefeux, désormais en charge des Affaires sociales, l’a prédit : le service minimum va être revu à la hausse, et pas qu’à la SNCF. Darcos ne s’est pas fait prier qui, dès le 18 janvier, annonçait que les écoles ne seraient pas des « petites gare Saint-Lazare » lors de la grève du 29. La métaphore atteste de la volonté de réduire le droit de grève, de rendre cette dernière sans effets. Et comme c’est impossible, le problème est alors bien la grève en tant que telle… Car ne nous y trompons pas le but est bien, dans le service public comme ailleurs, d’arracher aux travailleurs et aux travailleuses un de leur droit le plus fondamental, celui de faire grève. La grève, « voilà l’ennemi » pourraient déclarer Sarkozy et consorts…

Si pour eux « Saint-Lazare est partout », nous sommes nous toutes et tous des cheminots.

Et si l’on considère alors qu’un droit ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, il ne nous reste qu’une solution : opposer, au service minimum, une grève maximum.

Alternative libertaire, le 28 janvier 2009

 
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