Edito : La beauté est dans la rue




En Grèce, selon nos camarades, une idée circulait mi-décembre dans les rangs des manifestations : le recul de Xavier Darcos devant le mouvement lycéen en France a été la première conséquence du mouvement social grec.

Et c’est bien là la crainte manifestée par le gouvernement sarkozyste : voir dans l’Hexagone une réplique du Décembre grec, qui s’étire déjà à janvier.

La jeunesse semble vouloir aujourd’hui prendre l’initiative des hostilités contre les oligarchies capitalistes. Et la jeunesse grecque, par l’ampleur de son insurrection, par son exemplarité, annonce la couleur : tout se joue dans la rue.

Là-bas comme ici, par delà les frontières, le moteur des manifestations ou des émeutes est la question de l’avenir à assurer à une jeunesse qui fonce à toute vitesse vers le mur de la crise sociale.

Se répondant par-delà la Méditerranée, la « génération 600 euros » là bas et la destruction du service public d’éducation ici sont les deux conséquences d’un même système. Celui d’un capitalisme prédateur qui pensait pouvoir encore se repaître longtemps des chairs, attendries par l’apathie, d’un prolétariat en déroute.

Et c’est du pouvoir d’État que le Capital peut espérer le meilleur soutien.

L’État, bras armé ou « divertissement démocratique » selon l’enjeu et les situations.

Mais le capitalisme est en crise et il veut faire payer l’addition aux populations laborieuses, à la jeunesse.

Il risque de croiser le chemin d’un révolte déterminée, empruntant les rues d’Athènes ou de Paris, et bien décidée à lui faire rendre gorge.

Au développement international de la crise capitaliste doit répondre celui, tout aussi international des luttes sociales. Avec les travailleurs et les travailleuses associées à l’élan donné par la jeunesse.

Soyons en sûrs, en Grèce, en France, comme partout ailleurs, la beauté est dans la rue.

Alternative libertaire, le 22 décembre 2008

 
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