Edito : Le droit au viol




De la presse bobo (Télérama, Libération) au ministre de la Culture, ils auront été nombreux à prendre la défense d’un cinéaste célèbre mais néanmoins violeur, auquel on semblait faire une injustice.

La palme de l’ignominie revient au « philosophe » Alain Finkielkraut, habitué à se vautrer dans la réaction la plus sale, bête et méchante, sorte de Frédéric Lefèbvre qui aurait mal digéré son Platon. Le 9 octobre, l’affreux quidam n’a pas hésité à sortir en direct sur France Inter l’argument ultime du mâle dominant : c’est la faute de la fille. D’abord à 13 ans on n’est plus une enfant. Et mon brave monsieur « elle avait posé nue », et, comble du comble, « elle avait une vie sexuelle ». Vous rendez-vous compte… Le voilà l’argument éculé, l’expression d’un patriarcat attardé et sordide. Et c’est dit sans fard, sans précautions, avec l’assurance du bon droit. Finkielkraut, l’homme de la réaction, de l’ordre moral, de la tolérance zéro, de l’académisme méprisant, de l’élitisme républicain, invente – s’il est pratiqué dans certaines conditions – le droit au viol.

En appeler à une justice de classe avec un tel aplomb est assez rare, il faut le reconnaître. « Depuis le déclenchement de cette affaire infernale, je vis dans l’épouvante », a déclaré ce servile laquais du patriarcat et du capitalisme. Cette sinistre logorrhée est la preuve, parce qu’un tel discours est encore possible sur un grand média, à une heure de grande écoute, qu’il nous reste bien des combats à mener.

Alternative libertaire, le 27 octobre 2009

 
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