Edito : Les enjeux de 2008




La grève a cessé, les régimes spéciaux sont « négociés » entreprise par entreprise. Le gouvernement a eu peur pendant quelques semaines que la base se rebelle et que la situation s’envenime. Aujourd’hui, tout va pour le mieux, l’affaire est quasi réglée et le président – qui avait disparu des écrans pendant la grève – peut aller se faire photographier à Disneyland avec sa nouvelle compagne. Mais il a déjà en tête les étapes suivantes.
Plusieurs chantiers se profilent, et là encore il ne faudra pas trébucher sur une explosion sociale.

Premier chantier à risque : procédures de licenciement, période d’essai, assurance-chômage… il prétend tout remettre à plat avec la naissance d’un contrat de travail unique (CTU) qui serait sans doute plus proche du CDD que du CDI.

Deuxième chantier : la loi Fillon de 2003 prévoit le passage aux 41 annuités de cotisation-retraite pour tous et toutes entre 2009 et 2012. Mais le gouvernement prétend y parvenir avant fin 2008. Pour éviter une conflagration générale, recourra-t-il au saucissonnage, comme Balladur et Juppé qui avaient attaqué le privé en 1993 puis le public en 1995 ? On sait ce qui nous reste à faire.

Quant au pouvoir d’achat, thème central du mécontentement des derniers mois, fera-t-il trébucher le gouvernement… ou le syndicalisme ? Sans stratégie revendicative forte, qui propose de l’action collective (« lutter plus pour gagner plus »), les travailleurs et les travailleuses seront renvoyés à la résignation individuelle (« travailler plus pour gagner plus »). Le référendum dans l’usine Continental de Sarreguemines (75% pour l’abandon des 35 heures) sonne comme un avertissement.

 
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