VIIe congrès d’AL - Angers - novembre 2004

Espoirs déçus et nouvelles perspectives




Le développement des totalitarismes

Au niveau mondial, les totalitarismes se développent de manière inquiétante. Nous assistons à la mise en œuvre d’un système orwellien planétaire de contrôle des populations.
Depuis des années, la logique répressive, le contrôle social, la régression des droits devient la norme de « gouvernance » partagée mondialement. Le 11 Septembre a marqué une accélération féroce de cette logique. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, une double guerre a été déclenchée par les dirigeants capitalistes internationaux.

Retour du colonialisme

La première guerre est une guerre néo-colonialiste. Il s’agit d’une guerre menée par les Etats riches pour renforcer leur mainmise sur le monde et verrouiller pour de nombreuses années toute possibilité d’émancipation des Etats pauvres.
L’Empire américain est le leader de cette guerre. Mais la Russie en Tchétchénie, le France en Afrique, Israël en Palestine partagent cette même vision néocoloniale. Tous les pays dits « industrialisés », seuls ou sous les ordres des Etats-Unis, partagent cette vision stratégique du besoin de recoloniser le monde.

Cette guerre néocolonialiste se traduit également par des entraves croissantes à la liberté de circulation et d’installation des personnes. L’Europe forteresse ou les mesures anti-immigration américaines visent à créer un « dedans » et un « dehors » : l’autre est vu comme un ennemi. Elles traduisent une vision du monde basé sur un antagonisme et non sur la solidarité.

Les guerres et l’exploitation renforcée poussent les populations des pays exploités à chercher une vie meilleure dans les pays riches. Mais les patrons et gouvernants de ces pays n’ont aucune intention de laisser ne serait-ce que des miettes à ceux et celles dont ils détruisent les conditions de vie. La mise en place des contrôles à la circulation et à l’installation est indispensable pour mener cette guerre néocoloniale.

Selon les endroits, les priorités et les contextes, cette guerre peut être de haute intensité (Afghanistan, Irak, Tchétchénie) ou de basse intensité (déstabilisation du Venezuela, répressions intérieures manipulées de l’extérieur en Argentine ou en Colombie...).

Cette guerre est menée au nom de la « démocratie », et de « liberté », tout comme les guerres coloniales du XIXe siècle étaient menées au nom de la « mission civilisatrice de l’Occident ». Lorsqu’on appelle une invasion « démocratie » et un massacre « libération », il est indispensable de s’appuyer sur une propagande planétaire pour faire passer de tels mensonges. Il est aussi nécessaire de renforcer la surveillance de tous ceux et toutes celles qui pourraient ne pas gober de telles inepties, car ils et elles savent encore ce que les mots veulent dire.

Le front intérieur

C’est pourquoi la seconde guerre lancée après le 11 Septembre est une guerre intérieure, de basse intensité. Il s’agit, sous prétexte de sécurité, de détruire les droits et libertés individuelles, et de mettre en place un système de contrôle, de flicage et de manipulation de l’ensemble de la population.
Il s’agit d’un système orwellien où tout doit être surveillé, des gestes dans la rue (vidéo-surveillance) aux conversations (système américain Echelon) ou aux correspondances privées (loi sur l’économie numérique en France). En France, la gauche plurielle a impulsé cette politique avec la Loi de Sécurité Quotidienne, ensuite poursuivi par l’UMP avec la Loi de Sécurité Intérieure. Aux Etats-Unis, le Patriot Act constitue une remise en cause de toutes les libertés et protections des droits individuels... en dehors de celui de porter une arme !

Dans ce cas également les mots sont totalement détournés et transformés. La « sécurité » signifie la précarisation et la suppression des droits. La « liberté » signifie la mise sous surveillance continue. La « démocratie » recouvre aussi bien l’élection truquée de Georges W. Bush ou Vladimir Poutine, l’élection par chantage de Jacques Chirac, que la participation de plus en plus fréquente de l’extrême droite au pouvoir dans les soit-disant « démocraties » occidentales.
Les dirigeants financiers ou politiques du capitalisme mondial s’embarrassent de moins en moins du vernis de la démocratie représentative. Ils considèrent qu’elle est un frein à leur impérialisme intérieur et extérieur. C’est pourquoi des instances dénuées de toute légitimité ont pris de plus en plus d’importance dans les décisions politiques : Banque mondiale, Fonds monétaire international, G8, Commission européenne. L’oligarchie capitaliste planétaire ne veut même plus faire semblant d’avoir à écouter les peuples. Il lui faut avancer à marche forcée vers une prise de pouvoir totale et mondiale.

Cette double guerre se déroule dans un contexte de montée des fanatismes religieux. La religion apparaît de plus en plus comme un ciment identitaire qui permet de répondre aux tensions internationales. Dépassant les nationalismes, les replis identitaires se basent sur des religions pour former des « camps » au-delà des nations, pour former des antagonismes nouveaux dans un contexte où la tension internationale accroît la nécessité de se regrouper.

La religion est à la fois une caution et une raison de ces changements de sociétés. Aux populations les plus exploitées, les religions donnent un faux-espoir, un exutoire qui les détournent de leurs véritables ennemis, permet de les contrôler, et sert les intérêts des caciques locaux. Aux dirigeants des pays riches, elles permettent une politique de bouc-émissaire. C’est en particulier la population musulmane qui est prise comme cible. Le néocolonialisme est présenté à mots couverts comme une guerre de religion, nécessaire pour se « défendre » contre un « ennemi musulman ».

Le néocolonialisme est présenté à mots couverts comme une guerre de civilisation, nécessaire pour se défendre contre un fantasmatique ennemi arabe, ou musulman. L’administration américaine est particulièrement influencée par cette vision « civilisationnelle » du monde.

Les apports du mouvement « altermondialiste »...

Originalité du mouvement altermondialiste

Cette montée du totalitarisme et ce déni de démocratie ont créé une forte réaction avec le développement du mouvement dit « altermondialiste ». Ce mouvement a constitué une sorte de Front social de l’égalité et de la solidarité au plan international.

De 1999 à 2003, un large front de groupes, d’organisations, d’associations, de syndicats et d’individus inorganisés s’est retrouvé sur des actions communes, dans des dénonciations communes du système capitaliste, et dans l’expression commune d’une volonté de changement global du fonctionnement de la société, sur une base largement internationaliste, écologiste, égalitaire et de solidarité. Cette volonté de transformation sociale s’est concrétisée dans le slogan emblématique : « Un autre monde est possible ». Ce slogan a pu servir de point d’appui pour reparler de transformation sociale à une échelle de masse, et cela est positif. Le fait est que les « altermondialistes » ne se sont pas suffisamment approprié(e)s ce débat. Ce mot d’ordre a pu être dévoyé par les réformistes qui croient que cet autre monde peut être un « capitalisme à un visage humain », régulé.

La diversité de ce mouvement était importante, de la même manière que nous n’imaginons un Front social de l’égalité et de la solidarité monolithique et homogène. C’est au contraire dans sa richesse que ce type de front trouve son intérêt.

Le mouvement « altermondialiste » a permis des rencontres intéressantes et enrichissantes. Il a mis en lumière des problèmes et des questions que les dirigeant-e-s cherchaient soigneusement à dissimuler, comme l’Accord général sur le commerce et les servies (AGCS). Il a su définir des adversaires clairement identifiés et reconnus par tou-te-s : les organisations capitalistes internationales telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, le G8 ou les sommets de l’Union européenne.

Il a permis de rassembler et de politiser des dizaines de milliers de personnes, en particulier dans la jeunesse. Le fait de regrouper ces foules, de les faire débattre, discuter et agir était en soi un acte politique.

Anticapitalistes et libertaires dans le mouvement altermondialiste

Alternative libertaire a pris pleinement sa place dans ce mouvement. Pourtant, autant nous pouvons revendiquer sans complexe d’avoir « alimenté » et « inspiré » ce qui a pu se faire en terme de Front social en France, autant nous ne sommes pas pour grand-chose dans l’émergence du mouvement « altermondialiste ». Pourtant, cette logique de front commun contre les instances internationales du capitalisme était en phase avec notre stratégie. Nous n’avons donc eu aucune peine à nous y retrouver. Nous l’avons d’ailleurs fait plus facilement, plus tôt et plus rapidement que la plupart des autres organisations libertaires, très méfiantes contre ces regroupements pas « purement » anarchistes, où il fallait côtoyer des gens issus d’horizons politiques différents et se confronter à eux dans le débat d’idées.

Alternative libertaire a été présente sur quasiment tous les contre-sommets organisés en Europe, voire au-delà. Des militant(e)s d’AL étaient présents à Seattle en 1999, à Prague et Nice en 2000, à Göteborg, Gênes et Bruxelles en 2001, à Séville et même Beyrouth en 2002, à Evian en 2003.
Nous avons souvent été moteurs d’une expression libertaire unitaire, en particulier à Prague, Nice ou Bruxelles. Nous avons aussi su, par notre insistance, pousser à un regroupement des organisations libertaires en France autour d’apparitions à l’occasion de contre-sommets internationaux. A Nice et à Bruxelles, nous avons été volontaristes pour qu’une expression commune des libertaires s’affiche. Elle a posé des jalons de travail en commun qui ont rendu possibles des initiatives plus ambitieuses, comme la Convergence des luttes anti-autoritaires anticapitalistes contre le G8 (Claaac-G8), ou le Forum social libertaire.

Contre le G8, nous n’avons pas réussi à être moteurs. Nous avons cependant participé à l’impulsion de la démarche unitaire en proposant à la Fédération anarchiste l’idée des Forums libertaires anti-G8 (Flag), tandis que No Pasaran lançait peu de temps après l’idée du Village autogéré anticapitaliste et antiguerre (Vaaag). Chacun apportant sa pierre, la dynamique collective s’est engagée.

Enfin, et ce n’est pas le moindre des apports du mouvement altermondialiste pour les libertaires, la dynamique internationale a créé le climat qui a permis la création du réseau Solidarité internationale libertaire (SIL) en avril 2001 à Madrid. Ce qui était resté impossible pendant des années, est soudain devenu une évidence pour beaucoup.

...détournés par la néo-social-démocratie

Les « Forums sociaux » : une dynamique épuisée

Mais ce mouvement semble en panne. La première raison de ce coup d’arrêt est qu’il aurait été déraisonnable de courir ainsi perpétuellement derrière tous les sommets. Cette logique était particulièrement épuisante. Malheureusement, la volonté d’en sortir par le haut est soit restée à l’état purement slogandaire, soit n’a débouché sur rien d’autre qu’un médiocre programme social-démocrate. Une sortie par le haut aurait consisté en l’élaboration d’un projet de société, pas forcément achevé, pas forcément complet, mais au moins largement esquissé à travers une plate-forme revendicative qui marque une rupture réelle avec le monde capitaliste actuel. « Un autre monde est possible », certes, mais lequel ? De nombreuses forces avaient intérêt soit à occulter la question, soit à imposer des réponses toutes faites et simplistes.

Les Forums sociaux, qu’ils soient mondiaux ou continentaux, n’ont pas tenu leurs promesses. Ils ont surtout pâti d’une alchimie ratée entre les militant(e)s et les acteurs/trices des luttes d’une part, et d’autre part les « professionnels » - salariés d’ONG, experts, sommités universitaires. Avec le temps, la tendance « foire au tourisme militant » risque de s’alourdir, à mesure que les mouvements sociaux se lasseront de se revoir chaque année pour dresser les mêmes constats. À mesure que les ONG donneront le la au détriment des mouvements sociaux, l’institutionnalisation achèvera de priver de sens ces Forums qui y perdront même leur statut d’« événement médiatique ».

Même si le cycle des « Forums sociaux » touche à sa fin, la nécessité de mondialiser la résistance au libéralisme, de débattre des moyens de cette résistances et de l’alternative de société est pourtant bien réelle. Et nous devons continuer à être à l’affût de chaque possibilité en ce sens.

La spécificité française : le poids sclérosant d’Attac

La principale parmi ces forces de récupération a été Attac. Si l’idée de départ (un grand mouvement d’éducation populaire) était bonne, la mainmise de sociaux-démocrates indécrottables, voire de sociaux-nationalistes bornés sur la direction nationale d’Attac a vite mis en évidence ses limites. La direction d’Attac ne voulait pas un développement de la démocratie. Elle voulait une « machine de guerre médiatique ».

Le cadre institutionnel républicain semble former l’horizon indépassable des dirigeant-e-s d’Attac, dont l’« autre monde » se dégonfle pour ne laisser qu’un projet néo-keynésien creux.

L’exemple le plus frappant est celui du Brésil. Attac ou certains courants à gauche de la gauche ont tenté de nous « vendre » médiatiquement Lula et le Parti des travailleurs comme un exemple à suivre et un emblème. Force est de constater l’échec de cet exemple. Lula gouverne pour les riches, et réprime les mouvements ouvrier et paysan.
La soif de pouvoir des dirigeant-e-s d’Attac les a empêché de profiter de la dynamique - réelle - dont ils/elles auraient pu profiter et qu’ils/elles avaient contribué à amplifier. Ils/elles n’ont pas voulu écouter ni tirer profit de ce qui aurait pu sortir de ce vivier. Les passages par Attac ont débouché beaucoup plus sur de la désillusion et de la rancœur que sur de l’engagement politique à long terme.

Il faut d’ailleurs noter ce paradoxe. Alors que la France était motrice, à travers les dirigeants d’Attac, au niveau d’une tentative de contrôle et de représentation du mouvement « altermondialiste » le mouvement dans la rue y est resté faible. Les manifestations en France (Nice, Annemasse) n’ont jamais eu l’ampleur qu’elles ont pu avoir en Italie (Gênes) ou en Espagne (Barcelone). Le mouvement « altermondialiste » français était une « armée de généraux mexicains », sans troupe.

Pour autant, il ne s’agit pas de confondre dirigeant-e-s et base. Si nous dénonçons les agissements et le carcan idélologique des Cassen et des Nikonoff, nous pensons toujours avoir des choses à dire et des débats à mener avec les milliers de personnes qui se sont inscrits à un moment ou un autre dans cette dynamique. C’est pourquoi au Village alternatif anticapitaliste et antiguerre (Vaaag), nous avons défendu l’ouverture contre les tenant-e-s d’un « pré carré libertaire ». C’est pourquoi également nous étions présents aussi bien au Forum social libertaire qu’au Forum social européen.

De nouvelles mobilisations internationales

Si le mouvement « altermondialiste » marque le pas, une autre mobilisation d’ampleur mondiale a pris la relève : le mouvement antiguerre. Les manifestations contre la guerre impérialiste en Irak ont été impressionnantes au niveau mondial. La France, encore une fois, a été en retrait, dans la continuité de la faiblesse du mouvement altermondialiste.

Sa faiblesse s’explique aussi par le positionnement ambigu des dirigeants français, opposés à la guerre en Irak avant tout pour des raisons de concurrence et de marchés. Certaines organisations proches de la gauche plurielle avaient intérêt à croire les dirigeants français et à faire croire autour d’eux à la sincérité de cette position.

Cependant, l’opposition à l’impérialisme est actuellement l’élément porteur pour une mobilisation sur une base internationaliste. Outre l’opposition à l’occupation de l’Irak, le soutien a la cause palestinienne est l’autre pôle de ce mouvement antiguerre. Malheureusement, on ne peut que déplorer la faiblesse du soutien à la Tchétchénie, qui devrait logiquement constituer le troisième pôle.

Il faut cependant admettre que le mouvement antiguerre est porteur de beaucoup plus de risques que l’était le mouvement altermondialiste. Il est souvent à la limite d’un anti-américanisme primaire qui ignore les mobilisations et les mouvements de résistance aux Etats-Unis. Surtout, il se perd souvent dans des attitudes campistes où « l’ennemi de mon ennemi est forcément mon ami ». Certains mouvements islamistes essaient de s’inscrire dans ce mouvement, et leur présence fait l’objet d’une complaisance parfois caricaturale d’une certaine extrême gauche (SWP en Angleterre, tendance « Socialisme par en bas » de la LCR..).

Pour notre part, nous refusons de choisir entre la barbarie impérialiste et la réaction religieuse. Nous soutenons les organisations ouvrières et sociales lorsqu’elles existent. C’est en particulier le cas en Irak. Nous les soutenons même lorsque nous pouvons avoir des désaccords politiques.

Cependant, ce mouvement antiguerre lui-même s’épuise. On voit que les dernières mobilisations ne sont pas à la hauteur des attentes. Le plan visant à discréditer tout soutien à la cause palestinienne en l’assimilant sans autre forme de procès à de l’antisémitisme porte malheureusement ses fruits.
Les mobilisations internationales sont à la recherche d’un nouveau souffle.

L’indispensable convergence internationale des travailleurs et travailleuses

Le mouvement altermondialiste a trop souvent insuffisamment pris en compte les revendications sociales. C’est pourquoi nous écrivions lors du VIe congrès d’Alternative libertaire qu’il est indispensable de « rechercher et favoriser la coordination internationale des luttes revendicatives » et « agir pour la convergence internationale des mouvements sociaux, syndicaux et associatifs » face au capitalisme mondialisé.

Or cette convergence reste quasiment complètement à construire. Des réseaux syndicaux européens existent dans l’éducation et surtout le rail. Via Campesina représente une convergence syndicale internationale très aboutie dans le secteur paysan. Mais ces exemples restent très sectoriels et embryonnaires. La Confédération européenne des syndicats (CES), regroupement sur des bases libérales de syndicats de collaboration, constitue au contraire un parfait contre-exemple.

Là où ils existent, ces réseaux ont souvent été portés par des libertaires, conscients de la nécessité d’une réponse internationale aux attaques mondiales. Mais le renforcement de ces réseaux et le développement de nouveaux réseaux restent nécessaires. Cependant, les syndicats les plus conscients de cette nécessité disposent de ressources limitées. Le développement de convergences internationales risque d’être vécu par certain-e-s syndiqué-e-s comme en concurrence avec les luttes locales, nationales et quotidiennes.

Le travail de reconstruction d’une conscience internationaliste reste largement à mener.

L’unité communiste libertaire internationale

La création du réseau Solidarité internationale libertaire en 2001 avait fait naître l’espoir que les libertaires se coordonnent mieux, débattent, agissent ensemble. Ce réseau directement, ou plus largement la dynamique qu’il a lancé, ont eu des effets concrets bénéfiques.

Les projets de soutien au Brésil et en Uruguay ont été quasiment menés à leur terme, à l’exception de l’imprimerie. Malheureusement, force est de constater que peu de pays et d’organisations ont réellement contribué financièrement aux projets.

Le réseau SIL a permis de systématiser les échanges d’information. Il a facilité la coordination et l’expression commune des libertaires, même lorsque cette expression ne recouvrait pas exactement le périmètre du réseau. En particulier, les appels libertaires contre la guerre initiés par Alternative libertaire ont rencontré un écho important.
La coopération des organisations libertaires françaises (Alternative libertaire, No Pasaran, Offensive libertaire et sociale, Organisation communiste libertaire) dans le cadre du réseau SIL a permis de créer un climat de confiance. Sans cette coopération préalable, il est peu probable que la Claaac-G8 ou le FSL auraient été de tels succès.

La tournée des camarades sud-américains avant le G8 a été un succès. La rencontre avec ces militant-e-s a été unanimement appréciée dans nos organisations. Toutefois, cette tournée n’a pas eu l’ampleur et l’impact espérés initialement.

Alternative libertaire a beaucoup contribué à l’animation du réseau SIL, financièrement et humainement. Le travail de mise en place de SIL France, la coordination des organisations libertaires françaises de SIL, a été important. Alternative libertaire a été la principale organisatrice de la rencontre internationale de mai 2003. Nous avons été moteurs dans la proposition et la réalisation d’un bulletin international qui n’a pas créé la dynamique espérée. Nous avons fait la proposition d’une semaine de rencontre internationale à l’été 2004, qui n’a suscité des réactions positives que... six mois plus tard, rendant sa réalisation impossible.

Force est de constater que le réseau SIL est en panne de dynamique actuellement. Les propositions et initiatives lancées par Alternative libertaire (rencontre d’été, bulletin) n’ont pas sorti le réseau de la léthargie dans laquelle il s’est enfoncé en même temps que retombait la dynamique altermondialiste. Aucun nouveau projet n’a été lancé. La principale raison est que la plupart des organisations connaissent les mêmes problèmes qu’Alternative libertaire de disponibilité militante pour animer ce réseau. Nos organisations ont déjà du mal à animer comme elles le voudraient leur fonctionnement interne. Elles ont donc d’autant plus de mal à dégager les ressources nécessaires au développement de ce réseau.

Cependant, comme tout réseau, il peut également se réactiver si un projet suscite l’enthousiasme des organisations adhérentes, ou si l’actualité internationale l’exige.
La coordination entre les organisations libertaires est indispensable. Elle est indispensable parce qu’en tant qu’internationalistes, le travail en commun avec les autres pays est un élément clé de notre identité libertaire. Elle est surtout indispensable pour des raisons d’efficacité politique. Face à l’offensive mondiale des totalitarismes, une coopération internationale des libertaires est un élément clé de résistance.

 
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