politique

Le 14 juillet dans la rue contre Trump, Macron et leur monde




Pour l’Élysée, inviter le président américain au défilé militaire du 14 juillet, c’est une démonstration d’amitié. Faisons siffler aux oreilles de Trump et de Macron le refus du monde qu’ils nous promettent.

L’actualité de Donald Trump c’est :

  • des menaces contre l’IVG, qui ont fait descendre dans la rue 500 000 femmes, lors de la Marche de protestation du 21 janvier à Washington) ;
  • la démolition du début d’assurance maladie (pourtant partiel et insatisfaisant [1]) surnommé « Obamacare » ;
  • le racisme anti-musulmans, avec l’interdiction d’entrée aux États-Unis de sept pays, au simple motif qu’ils sont majoritairement musulmans ;
  • le racisme contre les Hispaniques, et particulièrement les Mexicains, censés importer aux États-Unis « la drogue, le crime et les viols » [2]. Trump promet de tripler la longueur de la « grande muraille » érigée entre les deux pays depuis dix ans.
  • le racisme à l’égard des Noirs, cibles ordinaires des crimes policiers, dans l’impunité la plus scandaleuse… comme en France, pour le coup !
  • l’entrave affirmée à tout effort de lutte contre le réchauffement climatique, en encourageant l’extraction des énergies fossiles (charbon et pétrole) et en retirant les États-Unis des accords de Paris, pourtant déjà loin en-dessous des enjeux [3].

L’actualité de Macron, c’est :

  • la promesse d’une loi Travail XXL dès septembre 2017, qui affaiblira les contre-pouvoirs syndicaux en entreprise, facilitera les licenciements et entraînera une baisse globales des revenus pour les travailleuses et les travailleurs :
    • en élargissant les domaines dans lesquels un accord d’entreprise pourra être moins favorable aux salarié.es que le Code du travail ou qu’un accord de branche : la loi Travail l’avait autorisé sur le temps de travail et la rémunération des heures supplémentaires, la loi Travail XXL l’autoriserait de surcroît sur les droits familiaux (congés enfants malades, congés parentaux) et éventuellement sur la pénibilité et d’autres sujet ;
    • en élargissant la possibilité, pour les patrons, de signer des accords d’entreprises avec des "négociateurs" non syndiqués, ce qui aggraverait les risques de manipulation déjà réels ; en facilitant la tenue de référendums pour contourner les éventuels contre-pouvoirs syndicaux.
    • en forfaitisant les indemnités prud’homales (le licenciement illicite d’un salarié ne sera plus alors qu’une formalité, avec un risque plafonné) ;
    • en développant le « CDI de projet », sorte de CDD sans date de fin précise, et sans la prime de précarité de 10 % ;
    • en facilitant les licenciements collectifs : le seuil serait désormais de 30 licenciements, au lieu de 10, pour déclencher un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), avec les indemnités et les obligations de formation et de reclassement que cela implique – or actuellement 35 % des PSE sont en-dessous de ce seuil ;
    • en facilitant les licenciements économiques pour les multinationales qui, même si leurs résultats sont globalement positifs, pourraient licencier dans leurs filiales françaises.
  • l’état d’urgence banalisé, en fourrant toutes ses dispositions liberticides dans une grande loi « antiterroriste » permanente, dont on connaît d’avance l’inutilité pour empêcher des attentats, mais la grande utilité pour entraver la contestation politique, syndicale ou associative [4]

Leur point commun,
c’est un interventionnisme militaire sans fin

La présence des armées de l’Otan en Afrique et au Moyen-Orient ne tient pas spécifiquement à Trump ou à Macron, mais à un système durable. Les États-Unis ou la France disposent de forces armées configurées moins pour la défense du territoire que pour de lointaines « opérations extérieures » confortant leur domination politique et économique, des accords commerciaux léonins, des États vassaux et corrompus… C’est ce qu’on appelle l’impérialisme, ou le néocolonialisme, et nous le refusons, solidaires des mouvements sociaux des pays concernés.

Si en de rares circonstances, cet interventionnisme peut appuyer des forces progressistes locales – nous pensons aux Forces démocratiques syriennes (FDS) qui chassent actuellement Daech de Raqqa –, il ne faut pas perdre de vue que, fondamentalement et historiquement, l’impérialisme est fauteur de guerre et d’oppressions.

Alternative libertaire, le 12 juillet 2017


Manifestation sociale et anti-impérialiste

le 14 juillet à Paris 18e, 14h, de la place Clichy à la porte de la Chapelle

A l’appel du réseau Sortir du colonialisme et du collectif Front social

L’événement FB

Et à Tours : à 14 heures, place Anatole-France

Le 26 mai 2017 à Washington.
cc CNN

[1Xavier Filliez, « États-Unis : les ratés de l’Obamacare », Amnesty, février 2015.

[2Discours de candidature du 16 juin 2016.

[3« Après la Cop 21 : écœurantes réjouissances », Alternative libertaire, janvier 2016.

 
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