Logement : intensifier le rapport de force




Ces dernières semaines, le problème du mal-logement et des sans-abris revient occuper le devant de la scène médiatique.
A l’issue de deux mois et demi de lutte, les familles et les célibataires qui campaient rue de la Banque à Paris ont obtenu vendredi 14 décembre la signature d’un accord avec l’Etat. L’engagement porte sur le relogement durable dans un délai d’un an des 1500 personnes (dont 900 enfants) concernées, dès lors qu’elle satisferont aux critères de priorité de la loi DALO (droit au logement opposable). Pour en arriver là, il aura fallu un véritable bras de fer avec le pouvoir et une résistance quotidienne face aux assauts policiers visant à mettre fin au campement. Il faudra néanmoins rester vigilant pour que l’accord soit réellement respecté par les autorités.
Sur le front du logement comme partout ailleurs, seule la lutte permet de gagner.
L’Etat l’a d’ailleurs bien compris puisqu’il réprime toutes les initiatives visant à instaurer un rapport de force sur cette question. Les tentatives des Enfants de Don Quichotte pour installer un campement à Paris ont été empêchées par les forces de l’ordre.
A Montreuil, un bâtiment ouvert par le collectif Dalas (Droit au logement autogéré et social) et occupé par des familles mal-logées a été expulsé le 14 décembre par des vigiles avec l’appui de la police qui a procédé à des interpellations. Plusieurs militants sont inculpés suite à cette action.

La crise du logement s’amplifie et le gouvernement répond seulement sur le terrain de l’urgence avec des places en foyers ou des nuits d’hôtels. La France compterait près de deux millions de logements vacants, sans compter les centaines de milliers de mètres carrés de bureaux inoccupés. Il n’y a pas de droit à la propriété qui tienne lorsque le système conduit à la rue des hommes, des femmes et des enfants des classes populaires.
La solution au mal-logement n’est assurément pas non plus dans la vente des logements sociaux et l’endettement pour devenir petit propriétaire, comme le gouvernement entend le faire croire.
Quant au droit au logement opposable, il ne peut rester que virtuel sans création massive de logement sociaux. Un véritable service public du logement permettrait également un contrôle et une baisse des loyers pour rendre les logements du parc privé accessibles à toutes et à tous.

Dès maintenant il faut imposer la réquisition des logements vides, la baisse des loyers et l’arrêt des expulsions.

Alternative libertaire, le 19 décembre 2007

 
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