Lycées : La coordination nantaise : Un exemple d’auto-organisation




La mobilisation sur les lycées a brève mais massive, amenant une nouvelle génération à s’organiser. A Nantes, une coordination interlycéenne contre la loi travail s’est constituée de manière assez remarquable.


Les autres articles de ce dossier spécial :


Dès le 9 mars, les lycéennes et les lycéens étaient nombreux dans les rues nantaises et plusieurs lycées bloqués en s’organisant spontanément sur les réseaux sociaux. Une poignée d’entre eux, mis en lien par des syndicalistes étudiants, se sont rencontrés pour créer une coordination inter­lycée, pour lutter contre la loi travail. Un groupe Facebook réunissant une soixantaine de personnes d’une dizaine de lycées nantais a alors été créé, pour partager les informations au jour le jour. Des réunions ont été organisées avant et après chaque journée d’action dans les locaux de l’Union syndicale Solidaires, mis à disposition.

La coordination a pris de l’ampleur et s’est de mieux en mieux ­organisée. Des tracts communs ont été écrits et diffusés sur les lycées.
Des banderoles ont été réalisés pour les manifestations.

Représentée à l’intersyndicale

Confrontée à la violence policière, et en l’absence d’un cortège « jeune » capable de se défendre et de rester groupé, la coordination a mis en place les « gilets jaunes » : des gens portant un gilet siglé « lutte interlycée » et du matériel de premiers secours, ont été maintenu la cohésion du cortège. A noter qu’ils et elles ne se sont jamais vus comme un ­service d’ordre.

Les vacances scolaires ont été l’occasion d’organiser des actions plus symboliques, en dehors des manifs. Début avril, les locaux du Medef 44 ont été envahis par la coordination lycéenne et par le comité de mobilisation de l’université de Nantes. Une conférence de presse s’y est tenue et une banderole a été déployée. Le lien entre les lycées et les facs s’est scellé dans l’action ! Des équipes ont été à la rencontre des travailleuses et des travailleurs devant les entreprises ou les cantines lors de diffusions de tracts. L’idée était de les encourager à prendre la relève – ce qui fut le cas ! Les remparts du château ont également été décorés d’une banderole géante : « Les travailleur-ses d’aujourd’hui et de demain disent stop » ! Des représentations de scènes de crimes dessinées sur le sol, accompagnées d’une même légende, « la loi Travail m’a tué », ont fleuri dans la ville.

Par la suite, la coordination lycéenne a participé à la création du collectif local « On bloque tout ! » et a été représentée dans les inter­syndicales !

Chacun pouvait s’impliquer autant qu’il le voulait dans cette coordination autogérée et sans hiérarchie, donner son avis ou simplement relayer les infos sur son lycée. Si l’approche du baccalauréat a freiné la mobilisation, une nouvelle équipe militante est née ! Nul doute qu’elle continuera la lutte, forte de cette expérience !

Sidonie (coordination interlycéenne nantaise contre la loi Travail)

 
☰ Accès rapide
Retour en haut