MAM et les cagoules, ou le nouvel incendie du Reichstag




Suite aux manifestations contre l’OTAN à Strasbourg, Michèle Alliot-Marie, ministre des matraques, souhaite une loi pour interdire les cagoules lors des manifestations, et plus généralement interdire de dissimuler son visage.

Elle utilise le système « incendie du Reichstag » : elle allume un incendie pour mieux interdire la vente d’allumettes !

Février 1933. Le parlement allemand, le Reichstag brûle. Les nazis, selon toute vraisemblance instigateurs de l’incendie, décrètent que les communistes en sont responsables. Ils prennent ce prétexte pour instaurer un état d’exception, laminer toutes les libertés et se débarrasser des communistes.

Depuis, il y a en politique un « système Reichstag ». Il s’agit de provoquer des événements spectaculaires, les imputer sans enquête à un adversaire politique pour justifier des mesures d’exception permettant de s’en débarrasser.

Michèle Alliot-Marie applique à la lettre ce système pour justifier de nouvelles restrictions au droit de manifester et attaquer un peu plus toute contestation sociale.

A Strasbourg, des bâtiments ont brûlé en marge des manifestations. Ces incendies, d’après la ministre des pandores, justifient une nouvelle loi sécuritaire pour interdire de dissimuler son visage en manifestation. Mais qui a provoqué ces incendies ? Le pouvoir en place les a immédiatement attribué à de soit-disant « autonomes », « anarchistes » et autres « casseurs masqués ».

Pourtant, les témoignages montrent que c’est selon toute vraisemblance la police qui a provoqué elle-même l’incendie de l’hôtel Ibis, avec ses lancers de lacrymogènes depuis les hélicoptères. Les témoignages et les images démontrent également factuellement que les personnes masquées, violentes, agressant en toute impunité des manifestants pacifiques ne sont pas les « black-blocks », mais les policiers. Tout ceci sans même compter les policiers « déguisés » et inflitrés pour faire de la provocation : tout militant et toute militante sait que lorsqu’il y a de la « casse », une partie non négligeable des casseurs trouve refuge sans difficulté derrière les cordons de leurs... collègues !

S’il devait y avoir une loi, ça devrait être pour interdire aux forces de répression de l’Etat de dissimuler leur visage sous des cagoules et des casques, et pour les obliger à porter inscrit en gros, bien visible, leur matricule, afin que les auteurs de ces exactions scandaleuses puissent être identifiés.

Mais non, Alliot-Marie joue l’incendiaire du Reichstag. Plutôt que d’agir contre les exactions des forces de police qui se sont comportées en troupes d’occupation, qui ont bafoué les lois et les libertés individuelles, Michèle Alliot-Marie attaque les victimes !

Avec Sarkozy et Alliot-Marie, encore plus que par le passé, la loi devient oppression. Le désobéissance devient donc un devoir.

L. Scapin (Alternative libertaire 93)

 
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