Nanterre : Liberté pour les emprisonné.es politiques




À l’université de Nanterre, les étudiantes et étudiants et les professeur.es de l’université se mobilisent pour la libération des prisonnières et prisonniers du mouvement social, notamment Antonin, incarcéré depuis presque un an.

Depuis plusieurs mois, des étudiants et étudiantes et des enseignantes et enseignants de Nanterre sont en lutte pour soutenir Antonin, un étudiant de Nanterre en détention, et des autres inculpé.es du mouvement social.

Antonin, incarcéré pour des motifs politiques

Antonin est en détention provisoire depuis neuf mois dans l’affaire de la voiture de police brûlée le 18 mai 2016 à Paris, en marge d’une manifestation de policiers, accompagnés d’organisations d’extrême droite. Avec Nico, Kara et Crème, les autres détenu.es, il est incarcéré pour motifs politiques.

Antonin connaît un dossier vide de preuves, comme ont pu en témoigner ses proches et ses défenseur.es. Ils et elles se sont mobilisé.e.s notamment pour que le conseil d’administration de l’université adopte une motion réclamant la libération de l’étudiant. Les professeur.es ont, de leur côté, écrit une motion réclamant aussi sa libération par le respect de la présomption d’innocence qui est aujourd’hui bafouée.

Depuis plusieurs mois, des pétitions sont signées en son soutien, et des étudiants et étudiants autonomes organisent des cantines autogérées afin de récolter des fonds pour l’aider dans sa vie carcérale au quotidien.

Le jeudi 2 mars, une journée de soutien était organisée en soutien aux inculpé.es. La salle, décorée de banderoles telles que « Le problème c’est pas Antonin, c’est Fleury-Mérogis » ou encore « De force ou de gré, libérons Bagui Traoré », était remplie, comptabilisant en permanence plus de 150 personnes ; au moins 300 sont passées au total dans la journée.

Celle-ci, divisée en deux parties, a d’abord été consacrée à l’apport et aux débats de chercheurs et chercheuses au sujet de la prison, de la justice et de la police. La seconde partie a été marquée par le témoignage de victimes de violences policières, qu’elles aient lieu au sein des quartiers ou des mobilisations sociales [1].

Ecrasement carcéral des individus

L’accent des interventions a notamment été mis sur le fait que le milieu militant a tendance a omettre les violences policières à caractère raciste dans les quartiers populaires, et surtout les luttes contre celles-ci. Cette journée a été justement l’occasion de mettre en relation les violences policières quasi quotidiennes de ces quartiers et celles que connaissent les militants et militantes presque uniquement lors des mouvements sociaux.

De même, les témoignages ont rapporté le processus d’écrasement des personnalités individuelles, par le biais de la procédure judiciaire et l’environnement carcéral, avec des conditions de vie déplorables, tout en opposition avec les arguments de ceux qui voudraient nous faire croire que la prison puisse avoir un rôle de réintégration sociale.

Sur le long terme, la destruction du système carcéral et judiciaire est selon nous indispensable pour construire une société libertaire.

Étienne (AL 92)

[1Les vidéos seront disponibles les prochaines semaines sur le site de l’association « Libérez Antonin » : libertepourantonin.blogspot.fr.

 
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