Nantes : Pas de logements pour les plus pauvres




Face au refus des pouvoirs publics de mettre en œuvre les moyens pour permettre le logement de toutes les personnes qui en ont besoin, un collectif de soutien aux sans-abris s’est mis en place à Nantes, impulsant diverses actions.

Fin septembre, plusieurs manifestations ont eu lieu à Nantes afin d’interpeller le préfet pour qu’il mette en œuvre les pouvoirs dont il dispose pour loger les sans-abris. Rapidement, l’intéressé a promis de débloquer cent places. Cette promesse n’ayant pas été tenue, les manifestations se sont poursuivies avec pour revendication « un toit pour toutes et tous, sans condition ».

Occupations à répétition

La manifestation du 10 octobre s’est achevée par l’occupation d’une salle du Lieu unique (LU), haut lieu culturel nantais, avec la ferme intention de forcer les pouvoir publics à mettre en œuvre le droit au logement pour tous. Le préfet a vite annoncé que soixante places seraient débloquées, et non plus cent. Elles l’ont bien été, mais elles correspondent en réalité à l’application du plan hivernal, et non à la satisfaction des revendications.

La réaction de la ville, propriétaire du LU, a été sans appel : elle a demandé, et obtenu, l’expulsion de celles et ceux qui l’occupaient. Loin de se décourager, des militants et militantes sont allé-e-s occuper pendant quelques jours le foyer Gustave Roch, et la Manufacture (ensemble de bâtiment accueillant des services municipaux et de proximité) pendant quelques heures.

Depuis, diverses actions ont été entreprises : intervention dans une séance du conseil municipal, intervention dans une salle de l’espace Cosmopolis où avaient lieu des conférences et ateliers dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale, intervention à la Direction départementale de la cohésion sociale avec distribution de tracts aux salarié-e-s et affichage de banderoles, « réquisition » du château des Ducs de Bretagne...

Manifestation du collectif logement fin octobre 2012 à Nantes. Des tentes déployées devant la préfecture pour dénoncer la situation de 300 personnes sont immédiatement confisquées par les flics (crédit N.A)

Lorsque le LU était occupé, s’est créé le collectif « un toit pour toutes et tous », rassemblant des individus, militant ou pas dans des organisations syndicales et/ou politiques. Ce collectif a très bien fonctionné dans un premier temps.

Lutter contre la gentrification

Néanmoins, plusieurs facteurs ont affaibli la lutte. D’une part, après l’expulsion du LU, le collectif n’avait plus de lieu fixe de lutte. Par ailleurs, alors que dans un premier temps, la mobilisation allait s’accentuant, elle n’a tout de même pas fait boule de neige. Peut-être parce qu’il s’agit du logement et que beaucoup pensent que cette question ne les touche pas vraiment. Ou bien peut-être la médiatisation n’était-elle pas adaptée, en partie éclipsée par celle de Notre-Dame-des-Landes. Il faut enfin souligner une division au sein du collectif : certains étaient favorables au fait de lier le combat en faveur du logement avec celui contre l’aéroport, d’autres non (notamment la LDH).

Et c’est très regrettable, car les problématiques sociales liées au logement, sont sensiblement les mêmes que celles liées aux grands projets inutiles. En effet, les expulsions massives pour laisser la place aux grandes infrastructures mettent les gens à la rue. Surtout, c’est la même logique qui est à l’œuvre dans les deux cas : celle de l’intégrisme économique dans un monde capitaliste et aussi celle de l’embourgeoisement de la ville de Nantes qui repousse les pauvres au-dehors.

Collectif AL de Nantes

 
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