Nouvelles initiatives pour relancer la lutte des sans-papiers




Alors que la droite durcit sa politique anti-immigré-e-s, les sans-papiers et leurs soutiens s’efforcent de donner un nouveau souffle à la lutte antiraciste.

Les mobilisations menées dans le cadre du Réseau éducation sans frontières (RESF) continuent actuellement. Des rassemblements locaux et des initiatives sont lancés chaque jour. Et les différents comités s’efforcent d’améliorer leur structuration.

Si Uni-e-s contre une immigration jetable (UCIJ) semble en retrait dans les médias, ce collectif travaille et prépare toujours un dossier pour décembre afin de faire face aux conclusions du rapport Mariani qui a inspiré la loi Sarkozy et la politique d’immigration actuellement en vigueur. Il s’attèle également à la mise en œuvre du forum sur les migrations prévu pour début 2007. Aujourd’hui, c’est autour de l’appel lancé autour du Mrap pour une régularisation globale que se fait la mobilisation.

L’appel à la régularisation globale et immédiate de tou-te-s les sans-papiers a été rendu public le 25 octobre. Il sera suivi d’une “ campagne ” qui s’appuie sur toutes sortes d’événements publics. Elle sera relayée par des affiches, l’organisation d’un gros concert-événement avec les artistes, une manifestation bien préparée... dont la date sera précisée prochainement.

Cachan comme révélateur

La revendication de régularisation “ immédiate ” et “ globale ” est explicite et se suffit donc à elle-même car elle implique évidemment l’exigence de l’arrêt immédiat des arrestations et reconduites à la frontière de sans-papiers.
La campagne est l’occasion d’expliquer la démarche de demande de régularisation globale sur le fond. Le gouvernement mettra le thème des sans-papiers dans la campagne électorale pour nous diviser. Mais Cachan a mis en évidence le potentiel de compréhension envers les sans-papiers dans l’opinion.

Même si la répression portée par la politique du chiffre (rafles), s’accroît, l’action de RESF et d’UCIJ marque des points et permet à un nombre croissant de personnes de porter un regard différent sur les sans-papiers.
Les sans-papiers attendent des soutiens qu’ils se mobilisent sur le terrain pour réclamer cette régularisation globale. L’intérêt de celles et ceux qui sont arrêté-e-s tous les jours sur le terrain doit primer. La répression menée par Sarkozy est faite pour isoler les sans-papiers. Les gens n’oseront plus aller les voir en centre de rétention, de peur d’être fichés pendant trois ans dans le nouveau ficher ELOI. Une relation de vérité doit exister entre les sans-papiers et les différentes organisations, face au gouvernement. On va donc vers la désobéissance civile car “ qui sème la misère récolte la colère ”.

Il est important de souligner la situation particulière des femmes immigrées doublement frappées par l’application de codes de “ statut personnel ” des pays d’origine, hérités de la colonisation et par la précarité liée à la situation de sans-papiers.

Paradoxalement, jamais il n’y a eu plus d’espace en faveur de la régularisation globale qui constitue la seule issue possible pour passer de la défensive à l’offensive. D’ici mai 2007, ce champ peut continuer à s’élargir. Nous devons rester sur notre revendication unique et centrale de régularisation globale des sans-papiers pour restaurer l’unité de leur mouvement, sortir de l’opposition familles-célibataires et fédérer toutes les forces par une action d’envergure alors même que Cachan a clairement joué un rôle de locomotive.

D’autres luttes doivent nous interpeller, telle celle des 22 ouvrier-e-s sans-papiers occupant leur entreprise, la blanchisserie Modeluxe de Chilly-Mazarin où, sur 160 travailleur-se-s, il y a eu jusqu’à 45 ouvrier-e-s sans papiers, avec une sorte d’accord implicite de la préfecture.

Même patron, même combat

Convoqué-e-s en vue de leur licenciement, ils/elles se sont mis-es en grève avec occupation des locaux le 29 septembre pour demander leur régularisation.
Ils/elles ont été rejoint-e-s par la plupart des autres travailleur-se-s en situation régulière, dont 50 femmes. Beaucoup de femmes des milieux populaires sont souvent compagnes de sans-papiers et se mobilisent à travers la France pour obtenir la libération et la régularisation de leurs compagnons. C’est bien la preuve que nous avons besoin d’une action d’envergure pour fédérer ces efforts et cette prise de conscience.

Alors après la création du Réseau éducation sans frontières pourquoi ne pas impulser un Réseau travailleurs-ses sans frontières, sachant qu’un tel résau devrait émaner des syndicats et de leurs structures. Encore faudrait-il qu’un véritable travail antiraciste de fond soit mené depuis ces mêmes structures.

De même, il faudra mener des actions concrètes pendant toute la période précédant les élections, en particulier lors de l’inauguration du Musée de l’immigration en avril 2007.

Noël (AL Paris Nord-Est)

 
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