Nucléaire : Nous voulons choisir !




Depuis mi-mars, les explosions s’enchaînent à la centrale de Fukushima. Le peuple japonais, déjà en proie aux conséquences tragiques du séisme, se prépare maintenant à affronter une crise nucléaire. Au Japon comme partout ailleurs, dégageons l’industrie nucléaire.

À chaque incident nucléaire, les ministres et autres spécialistes nous ressortent leur vieille sornette : le risque zéro n’existe pas. De multiples explosions ont lieu au sein des réacteurs de la centrale de Fukushima à la suite du séisme du 11 mars au Japon, mais Éric Besson est là pour nous rassurer : il n’y a pas de catastrophe majeure… Si l’accident de Tchernobyl ne comptait pas vraiment puisqu’il s’agissait de l’incurie d’une mauvaise gestion soviétique en déroute, c’est aujourd’hui au cœur d’une puissance économique que le drame a lieu.

Le profit avant la sécurité

En France, la durée d’activité des centrales est systématiquement prolongée, et la politique énergétique a toujours échappé au débat démocratique. Bien sûr, les nucléocrates se veulent rassurant : tout le matériel va être révisé et testé. Seul souci, nous vivons dans une société capitaliste dont le but est de faire du profit. Ainsi l’industrie japonaise dépend de sociétés privées comme Tepco qui exploite un tiers des centrales de l’archipel.

Depuis les années 1980, Tepco a falsifié une trentaine de rapports d’inspections, jusqu’à ce que l’agence de sûreté nucléaire japonaise révèle en 2002 l’ampleur de la fraude. Cette falsification concernait des incidents survenus entre autre dans la centrale nucléaire de Fukushima. Un mois avant le séisme, les vérifications prévues sur la centrale n’étaient pas réalisées.

Mais en France tout va bien

En France, la libéralisation du secteur de l’énergie a entraîné une dégradation importante de la sécurité. Ce sont désormais des entreprises privées qui opèrent la maintenance d’une partie du parc nucléaire français et plusieurs incidents ont déjà frappé les salariés, rarement correctement équipés. Le retour d’expérience est là, mais ce qui importe désormais aux idolâtres du capitalisme industriel et défenseurs du tout-nucléaire n’est plus de minimiser les risques mais bien de nous convaincre de l’impossibilité de sortir de ce système. Les investissements en termes de recherche et de développement en France portent depuis plus d’un demi-siècle quasi-exclusivement sur la filière nucléaire au détriment des énergies renouvelables et non polluantes.

Réfléchir à d’autres formes d’énergie, c’est remettre en cause l’industrie d’aujourd’hui dont la logique mortifère est attestée par la succession de ses faillites : des incidents nucléaires aux marées noires. Les nucléocrates français se veulent rassurants : « chez nous c’est différent ». Bien sûr : Fessenheim fait partie des centrales construites en zone sismique et pourrait connaître une panne de refroidissement. La centrale de Blayet a connu un problème de ce type sans qu’il y ait eu besoin de tremblement de terre. Nogent-sur-Seine, construite sur une zone crayeuse, a vu sa dalle s’enfoncer de 30 cm au cours du chantier. Dans la région de Menton, le préfet accélère la mise aux normes sismiques : en 1860, un séisme de niveau 6 a eu lieu et les sismologues en prévoient un autre d’ici 15 ans.

Un lobby nucléaire tout-puissant

Nous voulons l’arrêt de tous les projets électronucléaires en cours : EPR de Flamanville, ligne THT Cotentin-Maine, EPR de Penly, et de tous les projets de stockages de déchets nucléaires, à Bures ou ailleurs. Nous exigeons l’arrêt des prolongations d’exploitation de réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement. Nous réclamons l’arrêt complet de tous les projets portés à l’étranger par l’industrie nucléaire française.

Nous devons lutter en développant des réseaux en dehors des Verts et autres écolos professionnels. En août 1999, la ministre Voynet donna son feu vert pour l’enfouissement dans la commune de Bures. C’est grâce à l’abstention des Verts du Conseil régional de Basse-Normandie que fut votée l’installation de l’EPR à Flamanville. Voilà des années que la gauche parlementaire se couche devant le lobby nucléaire au nom des intérêts économiques français. Ils font exploser des centrales, laissons exploser notre colère.

Noël (AL Banlieue Nord-Ouest)

 
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