Paris XXe : Les anti-IVG assiégés




Alors que les attaques contre le service public de santé restreignent de plus en plus dans les faits le droit des femmes à l’interruption volontaire de grossesse, les intégristes religieux constituent également une menace pour ce droit.

Le 17 septembre dernier, SOS-tout-petits, un mouvement catholique intégriste lié à l’extrême droite et spécialisé dans la lutte contre le droit à l’avortement, appelait à une prière publique devant l’hôpital Tenon (Paris XXe) pour protester contre les activités du centre d’interruption volontaire de grossesse (CIVG) de l’établissement. SOS-tout-petits entendait ainsi s’opposer à la réouverture de ce CIVG obtenue en avril après un an et demi de mobilisation d’un collectif unitaire [1] regroupant des associations, organisations féministes, syndicales et politiques (dont Alternative libertaire).

Cette importante victoire intervenait dans un contexte où le droit des femmes à l’IVG est constamment menacé par la politique gouvernementale de destruction de l’hôpital public. La pression qu’exercent des groupes catholiques intégristes trouve des relais dans les institutions et jusqu’au sommet de l’État comme en témoignent un certain nombre d’attaques contre le droit des femmes.

[*Une large riposte est nécessaire*]

Face à cette offensive de l’extrême droite contre le droit des femmes à disposer de leurs corps, le mouvement social se devait de mettre en œuvre une riposte massive et unitaire, d’autant que SOS-tout-petits a prévu une série de quatre actions contre le CIVG de Tenon, et qu’ils ont déjà mené par le passé des intrusions violentes et des occupations au sein d’établissements hospitaliers. Le samedi 17 septembre ce sont donc plus de deux cents personnes qui ce sont rassemblées devant l’hôpital Tenon pour barrer la route aux intégristes et les chasser.

Cette mobilisation unitaire, à l’appel du Collectif Tenon, a rassemblé de nombreux militantes et militants d’organisations féministes, syndicales, politiques et antifascistes ainsi que quelques élus de gauche de l’arrondissement.

Face à nous, une trentaine d’intégristes constamment protégés par un important dispositif policier ont tenté de se rassembler devant et aux abords de l’hôpital, sous la pression constante des manifestantes et manifestants pour le droit à l’avortement, qui ont eu à essuyer plusieurs charges de CRS et gendarmes mobiles. Les anti-IVG ont fini par être exfiltrés du quartier sous protection policière.

[*Complicité des autorités*]

L’autorisation d’une telle manifestation accordée à SOS-tout-petits devant un CIVG est en contradiction avec la loi Neiertz de 1993 qui les considèrent comme une entrave à l’application de la loi. L’intervention policière en leur faveur démontre le mépris pour les droits des femmes affiché par les autorités. Face à l’extrême droite liberticide et sexiste, nous ne pouvons compter que sur notre mobilisation. C’est pourquoi il faudra être de nouveau présents et déterminés lors de la prochaine venue de SOS-tout-petits devant l’hôpital Tenon le samedi 15 octobre prochain.

D’autant que ce rassemblement aura lieu le même jour que la « marche pour la vie », une importante manifestation contre l’avortement qui se tient chaque année. Barrons-leur la route et chassons-les une fois de plus.

Hector Picaud (AL Paris-sud)

 
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