Tract d’AL Lorient

Philips Dreux : produire sans patrons, les travailleurs l’ont fait !




Pendant 10 jours, les ouvriers de l’usine Philips à Dreux, menacée de fermeture, ont relancé les chaînes de montage sans patrons ni cadres, pour montrer leur détermination. Une action limitée dans le temps mais qui bat en brèche l’idée patronale que les travailleurs sont incapables de diriger l’économie.

Une action qui gagnerait à être reproduite au niveau national dans tous les secteurs touchés par les licenciements et les fermetures de boîtes.

Une action qui crédibilise le droit de veto des travailleurs à s’opposer aux licenciements collectifs, la réquisition et l’autogestion des entreprises par les travailleurs !

Une action symbolique qui pose clairement la question du pouvoir des travailleurs et de leur légitimité à prendre en mains les affaires économiques face à la course folle du profit capitaliste.

Plutôt que de rêver illusoirement d’une politique industrielle durable dans le cadre du capitalisme, comme si les capitalistes étaient des humanistes, nous ferions mieux de mettre en branle un processus de luttes généralisées pour rompre avec le pouvoir des grands patrons sur nos vies.

Les luttes de 2008/2009 nous apprennent que les travailleurs ont de la ressource quand ils ne renoncent pas au combat et à la dignité. Aux organisations syndicales et politiques d’appuyer ces luttes, de les
amplifier en mettant toutes leurs forces en mouvement sur la base des revendications décidées démocratiquement par les travailleurs eux-mêmes.

Que s’est-il passé ?

Le 6 janvier dernier, l’assemblée générale des salariés (150 personnes), sur proposition de la section syndicale Cgt, a voté le redémarrage des chaînes de montage « sous contrôle ouvrier ».
Après décision de relancer la production, les techniciens ont simplement comme si de rien n’était, passé les commandes de pièces détachées aux fournisseurs habituels, qui les ont livré sans se poser de questions. Le coup n’aurait pas été rééditable, mais plusieurs centaines de téléviseurs ont ainsi pu être assemblés, conditionnés et
stockés dans un local. Petite vengeance : des tracts et appels à la solidarité ont été glissés dans les cartons, ce qui obligera la direction à défaire tous les cartons et à reconditionner chaque téléviseur.

Depuis, la direction s’est acharnée à faire rentrer dans le rang les travailleurs, notamment en décrétant un lock-out
depuis lundi dernier, avec comme objectif que les ouvriers désertent l’usine pour que les patrons aient les mains
libres. Manque de bol, les ouvriers se réunissent chaque matin en assemblée générale devant les grilles de l’usine.
Le bras de fer continue.

Toutes les infos sur le blog du syndicat Cgt Philips de Dreux

Sbfm Renault : des interrogations légitimes

Le flou de la direction sur l’emploi, les salaires et l’investissement dans l’outil de travail laisse-t-il présager une stratégie de Renault pour en finir petit à petit avec la Sbfm ? Contraint de reprendre la Sbfm sous la pression de la mobilisation déterminée des ouvriers, Renault chercherait-il à reprendre d’une main ce qu’il a perdu de l’autre ? On peut légitimement se poser des questions, à l’instar des travailleurs de la Sbfm.

Renault peut augmenter les salaires, embaucher et investir : combien de milliards d’euros l’Etat (c’est-à-dire l’argent des contribuables en définitive) a-t-il mis sur la table pour voler au secours de l’industrie automobile française ?! Combien de millions d’euros les actionnaires empochent-ils chaque année ? Combien de bénéfices cette année ? Combien sont les salaires des hauts cadres technocrates ? A combien se monte le total des emplois inutiles des petits chefs chargés de faire la chasse aux temps morts et aux syndicalistes dans toutes les usines Renault ?

Pour être débarrassés d’un avenir incertain, revendiquons l’ouverture des livres de compte des entreprises, le droit de veto des
travailleurs sur toutes les décisions les concernant. Posons à l’échelle du groupe Renault et de la branche automobile le débat et
la mobilisation pour la réquisition et l’autogestion, au service des besoins collectifs et durables de la société en matière de transport.

Tract AL Lorient - Bulletin de boite N°2
 
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