Prisons : un rapport de plus pour rien




Le Comité consultatif national d’éthique vient de rendre un rapport de plus sur la situation scandaleuse des prisons françaises [3]. Un rapport qui tire à boulets rouges sur la situation dans les prisons françaises et sur la politique ultra-répressive conduisant à toujours plus d’enfermement.

Ce rapport est le dernier d’une longue série (rapports parlementaires, rapports européens...). Et il sera suivi d’aussi peu d’effet que les précédents. De droite comme de gauche, aucun responsable politique actuel n’aura le courage de sortir de la logique démagogique du tout-enfermement. Média et politiques se font les relais assidus de cette seule logique : « tous et toutes en taule » !

Sarkozy le premier. Sarkozy est un bon toutou du modèle américain [1]. Pour lui, la prison doit être automatique. C’est le sens de l’avalanche de lois qu’il a fait passer, sans aucun effet notable sur le sentiment d’insécurité, d’ailleurs. C’est le sens des « peines planchers » prônées par l’UMP. C’est le sens des agressions du ministre de l’Intérieur contre les magistrats « coupables » de ne pas enfermer systématiquement, y compris « préventivement », avant tout jugement, et tant pis si les dossiers sont vides.

Pourtant, dans de nombreux cas [2], l’enfermement ne sert à rien. Ou plutôt si, il sert à envenimer la situation, à augmenter la probabilité de récidive, à durcir les prisonniers et prisonnières.

Il ne s’agit pas pour autant de ne rien faire, d’assurer une impunité de fait. Nous ne sommes pas angéliques contrairement à ce que nos détracteurs cherchent trop souvent à faire croire. Il s’agit au contraire d’être pragmatique. Enfermer n’est pas une fin en soi. La finalité, c’est une société dans laquelle les citoyens et citoyennes vivent en bonne harmonie. La logique d’enfermement systématique que le capitalisme utilise pour protéger ses intérêts ne va pas dans ce sens.

C’est pourquoi, aujourd’hui, il faut abattre les prisons.

[1Voir par exemple L’emprisonnement des classes dangereuses aux Etats-Unis, Loïc Wacquant, Monde diplomatique, Juillet 1998

[2Le comité d’éthique va jusqu’au chiffre de 50% !

[3Voir par exemple Libération, 9/12

 
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