Lire : Berrouka, « Le Club des punks contre l’apocalypse zombie »




« Entre référence musicales et politiques anarchisantes, acharnement gratuit contre une Christine Boutin (ça valait le coup) zombie et les frères Bogdanof, Karim Berrouka nous livre une aventure rock and roll, jouant des codes du genre pour se moquer de leur conformisme. »

Lorsque l’on demande à Karim Berrouka le pourquoi du comment de la rédaction de ce livre, il nous raconte ses journées ô combien passionnantes passées à traduire de la science-fiction et de la fantasy vulgos et répétitives parce que… faut bien manger.

Au milieu du catalogue, de nombreux ouvrages de zombies, avec des héros (mâles, blancs, cis), qui s’en sortent, ou non, par la force et les armes. Avec des glorieux projets de reconstruction de société autour d’un patriarche incarnant force et honneur, tout ça, tout ça… De quoi déprimer le ou la plus endurci.e des punks, même grisonnant. Le Club des punks contre l’apocalypse zombie narre les contre-exploits d’une bande de punk vivant dans un squat du XXe arrondissement de Paris en pleine apocalypse zombie.

Entre référence musicales et politiques anarchisantes, acharnement gratuit contre une Christine Boutin (ça valait le coup) zombie et les frères Bogdanof, Berrouka nous livre une aventure rock and roll, jouant des codes du genre pour se moquer de leur conformisme. La société capitaliste réduite à néant, nos protagonistes n’ont aucune envie de la relever, et ils et elles se la seraient bien coulée douce si le Medef n’était décidé à reconstruire une société d’aliénation faites de travailleuses et travailleurs non payé.es.

Le Club des punks... est un ouvrage que l’on peut qualifier de jouissif, qui vient flatter notre humour potache à coup de grosses vannes sur les patrons, de pogos de zombies sur de la musique approximative, et qui donne furieusement envie de replonger longuement dans notre collection de cd afin de réécouter CRASS, Chaos UK, Stiff Little Fingers et compagnie.

À une époque où la pop culture prend une place de plus en plus importante, les auteurs de notre coté de la barricade s’y attaquant sont malheureusement encore trop rares. Le livre de Berrouka nous offre le penchant gonzo et bis du travail d’un Damasio. Et ça, ça fait plaisir !

Mehdi Kabar (AL Montreuil)

  • Karim Berrouka, Le Club des punks contre l’apocalypse zombie, ActuSF, 416 pages, 18 euros.
 
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