Russie : Un camarade traqué et marginalisé




En Russie comme en Biélorussie, les anarchistes sont en première ligne de la répression. A Tioumen, Andrey Kutuzov, militant communiste libertaire, est victime de l’acharnement conjoint de la police et de l’État-patron.

Voilà qui n’est pas neuf : il ne fait pas bon être anarchiste en Russie. En témoignent les conditions auxquelles font face des organisations comme Avtonomie destvie (AD) : Action autonome.

AD est une des plus importantes organisation communiste libertaire d’Europe, et c’est aussi une des principales composantes de l’extrême gauche russe. Elle doit composer avec un pouvoir poutinien d’une férocité extrême : impossibilité de se rassembler plus de quelques minutes, arrestations en séries, droit de grève quasi-inexistant de fait... Faire de la politique dans ces conditions oblige souvent à une semi-clandestinité. Et comme si la répression étatique n’était pas suffisante, nos camarades doivent également gérer une extrême droite qui n’a pas hésité, à plusieurs reprises, à assassiner des militants antifascistes, et dont les exactions sont couvertes par le pouvoir institutionnel.

Aujourd’hui, c’est encore un militant d’AD, Andrey Kutuzov, qui fait les frais de la répression étatique. Professeur de philologie à l’université de Tioumen (Sibérie), il a été condamné ce printemps à une peine de deux ans de prison avec sursis, pour une affaire montée de toute pièce. Après un premier procès en 2009, où le FSB (ex-KGB) a échoué à condamner notre camarade pour « extrémisme », il a été reconnu coupable d’avoir « répandu des tracts extrémistes », charge qui prêterait à rire si les conséquences n’étaient pas si graves. Car l’histoire ne s’arrête pas là. La peine d’Andrey ne lui interdisait pas d’enseigner. Mais le recteur de l’université l’a licencié pour « faute immorale ». En cédant ainsi aux pressions de la police, l’université ajoute une deuxième injustice au calvaire d’Andrey.

Alternative libertaire lui témoigne tout son soutien, et chacune et chacun peut en faire de même en signant la pétition réclamant sa réintégration [1]. À l’heure où les capitalistes profitent d’une crise qu’ils ont créé pour lancer leurs attaques contre les travailleuses et les travailleurs, la solidarité internationale est plus que jamais de mise, et doit jouer chaque fois que c’est possible.

François Dalemer (AL Paris-Sud)

 
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