Santé : Le plan hôpital 2007 : Vers l’hôpital entreprise.




Les 15 000 mort(e)s de la canicule sont mort(e)s pour rien. En décembre, les autorités sanitaires se sont efforcées de faire preuve de plus de réactivité pour faire face à la vague de grippes, de bronchiolites et de gastro-entérites. On a pourtant vu les urgences hospitalières dépassées faute de personnel suffisant dans les services. La politique actuelle est le résultat d’années de suppressions de lits et de rationnement des soins.

Les syndicats des travailleur(se)s hospitalier(e)s semblent, quant à eux, avoir tiré les conséquences de la canicule mais aussi de la défaite sur les retraites et s’efforcent d’avancer plus unis : sept d’entre eux (médecins et personnels soignants) représentant la majorité des personnels ont donné en novembre une conférence de presse pour dénoncer la politique de pénurie que connaît l’hôpital public (pénurie en moyens budgétaires et en personnel), la désorganisation des services, largement liée à une politique de rationnement des soins, et le plan Hôpital 2007 directement commandé par le ministre de la Santé Mattéi au patronat du secteur privé hospitalier.

Ce plan prévoit l’abandon de la carte sanitaire qui oblige l’État à mettre un service public hospitalier à la disposition des populations. Il prévoit également le regroupement de plusieurs services au sein de « pôles d’activité ». Officiellement, cette formule doit permettre de décloisonner les services et de créer une complémentarité entre eux, ce qui peut sembler louable. La réalité est tout autre. Ce type de restructuration est calqué sur ce qui se fait dans tous les autres services publics depuis des années. Il s’agit de regrouper des services, car il est ainsi plus facile de tailler dans les effectifs. Le décloisonnement sans moyens supplémentaires entraîne une polyvalence qui se traduit par une perte de technicité des agents. Avec moins de moyens, des missions pas clairement identifiées, des tensions liées aux pressions hiérarchiques, les personnels travaillent aux limites de la rupture. Seule la solidarité entre services et entre agents, ainsi qu’une jonction avec les médecins, peuvent éviter le repli des personnels sur eux-mêmes et permettre d’opposer un front uni face aux fossoyeurs de l’hôpital public. C’est à ce prix que des mobilisations victorieuses seront possibles.

Après la mobilisation du 16 décembre, les syndicats appellent toute la fonction publique hospitalière à descendre dans la rue. Les organisations syndicales ont averti en novembre le gouvernement qu’en poursuivant sa politique libérale il allait vers une explosion sociale dans les hôpitaux. Le gouvernement a choisi de les ignorer et d’opter, comme dans tous les autres domaines, pour le rouleau compresseur. Une nouvelle journée d’action est prévue le 22 janvier.

 
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