Solidaires en action : Rendre coups pour coûts




L’Union syndicale Solidaires a lancé au mois d’avril une campagne syndicale autour d’un constat sans appel : « Les capitalistes nous coûtent cher ! ». Une campagne qui se veut un pas de plus dans l’affirmation d’un syndicalisme alternatif, de masse et de classe.

Si les dominants ont réussi à imposer dans les médias et les têtes l’entourloupe du soi-disant « coût du travail », il s’agit de remettre les pendules à l’heure en désignant clairement ceux qui coûtent cher (vraiment très cher) à la société : les capitalistes.

Prenons un exemple on ne peut plus parlant. En 2007, la part des dividendes reversés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 était de 48 %, ce qui représentait déjà la coquette somme de 41 milliards sur les 96 milliards de résultats. En 2013, pour que ces mêmes actionnaires n’y perdent pas trop, c’est un peu plus de 39 milliards qui leur ont été reversés : une somme qui représente cette fois 81 % des résultats de l’année1 ! Mais ce sont pourtant les salarié-e-s que le gouvernement PS-Medef est décidé à matraquer une fois de plus. Décidément, la crise n’est pas pour tout le monde.

Faire monter la pression

C’est lors du Conseil national de Solidaires de janvier 20142, sur proposition de Solidaires Gard, qu’il est décidé de mener une grande campagne de plusieurs mois contre l’austérité. Le pacte de « responsabilité » est alors en train de s’esquisser et on sent bien alors que l’arnaque va, une fois de plus, être de taille.

La CGT a lancé en novembre sa propre campagne sur le coût du capital3 et Solidaires décide d’en faire de même, avec une nuance importante : il ne s’agit pas de trier dans ce coût du capital ce qui serait légitime ou pas (ce que proposent les économistes sollicités par la CGT) mais bien de mettre en accusation l’aberration sociale, économique, humaine et écologique qu’est le système capitaliste en tant que tel.

Un groupe de travail se met en place, composé de représentants de structures professionnelles, et planche sur un matériel et un calendrier de campagne. Un quatre-pages dénonçant les « 4 coûts du capitalisme » est imprimé à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, une affiche centrale est tirée sous deux formats, pour les panneaux syndicaux mais aussi pour coller dans les zones industrielles et les zones d’activité commerciale. Surtout, une note interne régulière est programmée ainsi que la parution d’affichettes thématiques tous les quinze jours. Enfin, une page du site internet de Solidaires est dédiée au recensement des différentes initiatives prises par les structures professionnelles ou territoriales4.

Aller à la rencontre des salarié-e-s, débattre avec les autres équipes syndicales, c’est ce que doit d’abord permettre cette campagne. Mais le syndicalisme, c’est aussi la lutte de classe. Le travail d’explication et de conviction, s’il est nécessaire, ne peut se suffire à lui-même. Le congrès de Solidaires, qui doit se tenir du 2 au 6 juin, sera le moment de faire un point d’étape dans la campagne et de discuter d’une initiative nationale qui ne pourrait qu’aider à construire la rentrée sociale. Voilà à quoi peut et doit servir une campagne syndicale : se donner les moyens de l’action.

Des communistes libertaires de Solidaires

 
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