Tract AL

Tant qu’il y aura des capitalistes, on aura des chemises à arracher




« Un drame national », « un scandale », « des violences inqualifiables qui doivent entrainer des poursuites »…
Oui, oui, on parle bien de deux chemises. Ce dont on ne parle pas, ce sont des presque 3.000 suppressions
d’emplois (dont 1.700 au sol) à Air France, où déjà 8.000 ont disparu depuis deux ans. On ne parle pas non
plus de la remise en cause de l’interdiction du travail des enfants par De Juniac, le PDG d’Air France, en
2014. On ne parle pas non plus des 541 salarié-es morts au travail en 2013...

Journalistes et « responsables » politiques préfèrent s’horrifier du retour de manivelle qui a coûté leurs vêtements
à deux hauts dirigeants d’Air France. Mais dans « lutte de classe », messieurs les dominants, il y a « 
lutte ». Et si la colère déborde, il ne faut pas beaucoup creuser pour lui trouver de bonnes raisons.

2 chemises pour 3000 emplois : où est la violence ?

Faut-il rappeler le nombre de fois
où les grévistes des tarmacs de
Roissy et d’Orly ont été évacués à
coup de matraques par les « forces de
l’ordre » ?

C’est quoi la violence déjà ?


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Parce que dans « lutte de classe » il
y a aussi « classe ». Et pour l’heure,
sauf erreur de notre part, la classe qui
a le monopole de la violence légale,
c’est celle qu’incarne la direction d’Air
France.

Les images qui ont fuité de la
réunion du Comité central d’entreprise,
peu de temps avant son envahissement,
nous montre tout le
mépris de cette direction à l’égard des
salarié-es qu’ils s’apprêtent à livrer au
chômage.

Non, le prolétariat des pistes et
des soutes n’a pas disparu, il existe
bel et bien. S’il faut deux chemises
pour le rappeler, ce n’est pas cher
payé.

Hollande, Valls et leur police aux ordres des patrons

Le gouvernement a sans hésité
pris le parti de la direction d’Air
France en mettant la police à ses
ordres pour arrêter 5 salariés d’Air
France en les traitant comme des terroristes : perquisition, garde à vue…
Ils passent en procès le 2 décembre
et risquent 3 ans de prison et 45.000
euros d’amende.

Après les arrachages de chemises,
quelques dirigeants syndicaux se sont
sentis obligés de parler comme des
ministres, condamnant « toutes les
violences ». Mais avec l’arrestation
des « 5 d’Air France », l’intersyndicale
d’Air France a pris leur défense et a
appelé à un rassemblement avec
appel à la grève jeudi 22 octobre.

Un
formidable mouvement de solidarité
s’est développé dans le mouvement
syndical en soutien aux « 5 d’Air
France ».

La lutte des classes plutôt que le « dialogue social »

Après tous les mauvais coups du
gouvernement aux ordres du Medef
(loi Macron, négociations sur les
retraites complémentaires, accord
dans la Fonction publique rejeté mais
appliqué quand même…), ces évènements
ont enfin décidé la CGT à boycotter
la conférence sociale du gouvernement,
à laquelle Solidaires avait
dès le départ choisi de ne pas participer.

Comment aller discuter tranquillement
alors que la police traque les
militant-es syndicaux et qu’une
réforme du Code du travail sera
annoncée le 28 octobre, sur la base
du rapport Combrexelle ?

C’est dans
les entreprises qu’on construit la
lutte, pas dans les salons !
Alternative libertaire revendique :

  • l’arrêt des poursuites pour les 5 d’Air France
  • l’arrêt du plan de licenciement
  • le droit de veto des travailleurs et
    des travailleuses sur les licenciements
    collectifs.

S’il faut arracher d’autres chemises
pour avoir gain de cause, on en
arrachera !

 
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