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Venezuela : Ni potentat corrompu, ni marionnette pro-US : pour la liberté




Parce que l’actuelle révolte anti-Maduro est avant tout une révolte contre la misère, l’autoritarisme et la corruption, elle mérite d’avoir un autre porte-parole que le triste pantin de Washington nommé Juan Guaido. Non aux ingérences impérialistes, c’est au peuple vénézuélien de prendre son destin en main !

Au Venezuela, le gouvernement Maduro subit une pression croissante de la rue, alors que son soutien populaire s’est sérieusement rétréci depuis plusieurs années.

Cela suscite des ingérences étrangères de la part des États-Unis, et des États sud-américains et européens alignés sur Washington. A contrario, l’héritier d’Hugo Chavez est soutenu par Cuba, la Russie et la Chine. Un épisode supplémentaire des rivalités inter-impérialistes de notre époque.

La menace d’intervention militaire proférée par les États-Unis est inacceptable. Ici et partout dans le monde, il faut la dénoncer et s’y opposer. Mais cela ne doit pas conduire à taire que le ras-le-bol de la misère de l’autoritarisme et de la corruption est tel au Venezuela qu’une bonne partie du peuple – sur place ou réfugié à l’étranger – continue aussi de réclamer le départ de Nicolás Maduro.

Maduro est un potentat dont le seul rôle, aujourd’hui, est de préserver les intérêts d’une petite caste militaire et bourgeoise, la « boligarchie », qui se limite depuis longtemps à se partager le butin de la rente pétrolière. 



Face à lui, un aventurier de droite, représentant d’une bourgeoisie plus traditionnellement liée aux États-Unis : Juan Guaido, adoubé par Trump, Bolsonaro, Macron, Merkel… Donc en aucun cas un espoir pour les travailleuses et les travailleurs vénézuéliens.

L’intérêt des classes populaires vénézuéliennes serait de chasser l’un sans le remplacer par l’autre. Ni boligarchie, ni bourgeoisie pro-US… Une gauche anticapitaliste reste à inventer. Se dessinera-t-elle dans le mouvement de révolte actuel ?

Alternative libertaire, le 7 février 2019

Manifestations pour le départ de Maduro, janvier 2019.
 
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