Vous avez dit « régimes spéciaux » ?




Le gouvernement Sarkozy-Fillon a décidé d’attaquer frontalement les régimes de retraite adaptés. Ces régimes concernent certaines catégories de travailleurs et travailleuses, dont la pénibilité du travail et l’histoire de l’entreprise justifient un régime adapté.

Comme à son habitude, le gouvernement ment sur la situation et sur ses objectifs.

Solidarité avec les grévistes

Cette attaque contres les régimes « spéciaux » est d’abord une attaque contre le système de retraite par répartition. Il faut être naïf ou malhonnête pour croire que Sarkozy s’arrêtera là. Détruire les régimes adaptés, c’est d’abord et avant tout casser un bastion de résistance à la poursuite de le destruction du système de retraite.

Ce sont les socialistes qui ont enclenché le processus, lorsque Jospin a signé l’accord européen de Barcelone obligeant l’Etat français à saccager son système de retraite. Fillon, Raffarin et maintenant Sarkozy ont poursuivi dans la même logique. L’enjeu est de dépecer le système par répartition, qui assure l’égalité et qui est basé sur la solidarité, pour jeter les retraités dans les griffes des systèmes privés : assurances privées, fonds de pension, etc. Bref, c’est un système à l’américaine qu’il s’agit de nous imposer. Pourtant ce système est un fiasco total. Le scandale Enron avait montré la stupidité de cette économie-casino où les retraités sont contraints de jouer leur pension à la roulette. N’importe qui ayant visité les Etats-Unis aura constaté le nombre de travailleurs et travailleuses très agés, contraints de poursuivre une activité faute de ressources. C’est le modèle de société dont rêve Sarkozy : une population en servage contrainte de travailler jusqu’à ce que mort s’en suive.

Les travailleurs et travailleuses du rail ou de l’énergie ont historiquement des conditions de travail difficiles. Ils et elles représentent une force capable d’arracher des droits adaptés à leur situation, et ils et elles ne s’en sont pas privés dans le passé. D’où leurs régimes adaptés. En fait ces régimes soit-disant « spéciaux » représentent ce à quoi chaque travailleur devrait avoir droit. Le gouvernement nivelle par le bas. Les salarié-e-s doivent tou-te-s avoir droit à une retraite digne, au bout de 37,5 ans. On nous dit que c’est impossible. Pourtant les ressources existent. Ce n’est qu’une question de répartition des richesses, donc de volonté politique.

Accepter la suppression des régimes adaptés, c’est ouvrir un boulevard à la liquidation totale du système de retraites par répartition.

Tartuffe

Ce gouvernement est une gouvernement de Tartuffes.

Il ne s’attaque en effet qu’à certains régimes adaptés bien particuliers. Volontairement, il en oublie d’autres autrement scandaleux.

Pourquoi la « réforme » ne remet-elle pas d’abord en cause les régimes spéciaux des policiers, des militaires [1], des professions libérales [2], des parlementaires, des ministres, et surtout le scandaleux régime de retraite du président de la République ?

Faites ce que je dis, pas ce que je fais, telle est la devise de ce gouvernement et de ses valets parlementaires. Il est scandaleux qu’ils et elles s’exonèrent de toute responsabilité ? Le simple fait que ces régimes-là ne soient pas remis en cause retire toute crédibilité à une démarche qui n’en avait déjà pas beaucoup...

Tou-te-s ensemble

Oui, les usagers et usagères des transports et plus généralement des services publics vont être gênés par la grève. Bien sûr. Mais cette gêne n’est rien en comparaison du pourrissement de nos vies si le gouvernement réussit à imposer son projet de société. Etre solidaire des grévistes le 18/10, c’est défendre l’avenir de tous et toutes.

[1Cf. Canard enchaîné 10/10/2007

[2ultra déficitaire du fait des fraudes massives de ces électeurs et électrices traditionnels de droite

 
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