8 mars : 365 jours de colère




Le sens de cette journée est totalement dénaturé par les médias, les politiques et même celles des féministes qui s’associent aux « célébrations » officielles. Abandonnons-leur cette journée et instaurons les 365 jours annuels de colère.

Les masculinistes de SOS Papa sont reçus par deux ministres, parce que l’un d’entre eux a escaladé une grue, attirant tous les médias.
Toute la presse parle de l’athlète sud-africain qui a tué Reeva Steenkamp avec qui il vivait ; la plupart l’appelle « sa petite amie » sans son nom, une sorte de légitimation de son droit de tuer, elle était sa, sans identité propre.

L’égalité n’était pas à l’ordre du jour des négociations interprofessionnelles du 11 janvier. La seule mesure qui concerne directement les femmes est la limitation des temps partiels à 24 heures minimum, avec de nombreuses dérogations dont les services à la personne (1,5 million de femmes).

Cette année a été celle du scandale des prothèses mammaires et des doutes sur certaines pilules. C’est toujours le corps des femmes qu’on manipule et sur lequel on s’enrichit.

Les inégalités de revenu, de temps de travail domestique, l’assignation à des études et des métiers genrés et la tolérance pour les violences sexistes, rien ne va mieux.

Le 8 mars est devenu un commerce

Le mensuel Marie-Claire, qui eut des moments féministes avant de rejoindre la cohorte des magazines féminins antiféministes et anti-femmes, publie, à l’occasion du 8 mars, les photos de dix célébrités masculines qui posent en talons aiguilles rouges pour affirmer leur féminisme.

Les pubards et les vendeurs entament leur campagne : le féminisme est une sorte de développement personnel et nous propose de prendre soin de nous, en consommant (et pour mieux plaire).

On trouve ainsi un salon « professionn’elles » qui « a pour but de guider et soutenir les femmes, motivées et volontaires » ; une « soirée de la femme » avec shippendales ; quatre « grandes dames de la culture urbaine » enflamment une salle de spectacle… La liste est illimitée des événements récupérant cette journée.

Les féministes préparent la première de leurs deux manifestations annuelles (la deuxième a lieu en novembre pour la journée mondiale contre les violences faites aux femmes). Mêmes revendications, même absence de progrès depuis toujours. Certaines participent à des événements officiels, cherchant l’égalité à l’intérieur du système dont l’inégalité est la base.

365 jours de colère

Il est temps d’arrêter. De constater que le système mode-beauté-médias est le plus fort et que le 8 mars a perdu sa charge subversive.
Abandonnons le 8 mars aux féministes réformistes, aux médias racoleurs, aux politiques assis sur leur pouvoir, aux pubards et aux commerçants. Agissons tous les jours contre ce système, contre les hommes violents, contre les injustices, contre les faux-culs officiels. Instaurons les 365 jours annuels de colère, cette année et toutes celles qui suivent. On y inclura la grève des femmes du 8 mars 2014.

Christine (AL Orne)

 
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