Cinéma : Gatti, « L’enclos »




« Ce qui compte ce n’est pas l’homme, mais sa lutte. » C’est la phrase emblème de L’Enclos, film franco-yougoslave d’Armand Gatti de 1961.

Dans le camp de concentration nazi de Tatausen, deux officiers SS décident d’enfermer deux condamnés à mort, un juif et un « politique », dans un enclos en pariant sur celui qui tuera l’autre avant 24 heures contre la promesse de vie sauve pour le survivant.

Tout le film tourne autour du drame qui se joue dans l’enclos n° 3. Le « politique » est un communiste. Ses camarades dans le camp vont tout tenter pour le sauver de la mort. Le film est d’ailleurs exceptionnel dans la description qu’il fait de la résistance communiste clandestine [1].

Sorti en 1961, c’est aussi un des documents pionniers sur l’univers concentrationnaire nazi et, si elle n’est pas biographique (le camp de Tatausen est fictif), l’œuvre s’appuie néanmoins sur l’expérience des camps de Gatti [2].

Drame de l’humanité, réflexion sur la solidarité et la résistance, tout en étant une œuvre à l’esthétique forte, L’Enclos est un grand film.

Théo Rival

  • Ressorti récemment sur grand écran, L’Enclos tourne dans quelques salles de l’hexagone. Il est également sorti en VHS et DVD, disponible aux éditions Zalys Distribution.

[1Sur cette résistance, on lira le témoignage de Jan Valtin, Sans patrie ni frontières (Babel, collection Révolutions) et, dans un genre très différent, le livre de Gérard Delteil, KZ, retour vers l’enfer (Métaillé noir).

[2NDLR : En réalité, Armand Gatti n’a jamais été déporté, comme il l’a reconnu lui-même en 2011, à la demande de l’Amicale des anciens de Mauthausen. Ce fait est signalé dans le Bulletin n°325 (juillet 2011) de l’Amicale.

 
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