Convergences : Conscience écologique et conscience révolutionnaire




Face au défi écologique qui menace de détruire la planète, les révolutionnaires doivent se saisir de tout l’importance d’abandonner la logique productiviste au service d’une conscience écologie et sociale.

Le terme conscience est polysémique, définissant la faculté mentale d’appréhender le monde extérieur ou sa personnalité intérieure. Des courants religieux et laïques y intègrent des concepts éthiques et spirituels, on parle alors de conscience morale. Bakounine déjà parlait de conscience sociale de classe.

L’importance de l’appartenance de classe dans les luttes actuelles ou passées n’est plus à démontrer. Cependant, il est regrettable que cette conscience de classe se soit souvent égarée à défendre le système productiviste afin de sauvegarder des emplois. Cette logique ne permettant pas d’accéder aux problématiques environnementales, le développement d’une conscience écologique libertaire est nécessaire.

Certes les mentalités révolutionnaires changent. Alternative libertaire a adopté en 2006 une motion « Face au défi écologique, trois révolutions sont nécessaires » : dans les échanges, dans les modes de consommation et dans les modes de production. La Fédération anarchiste a aussi adopté deux motions sur la décroissance en 2004 et en 2008. L’écologie sociale poursuit sa théorisation, d’Élisée Reclus à André Gorz. Et force est de constater les ONG, très souvent réformistes, ont fait un important travail de conscientisation au siècle dernier.

Face au défi écologique qui nous attend, nos réponses politiques et syndicales ne sont souvent pas à la hauteur. Or, il y a urgence.

Prise de conscience collective

Les choix industriels et agricoles actuels impacteront notre avenir et celui des générations futures. Prenons l’exemple de l’énergie électrique : les centrales nucléaires françaises arrivent en fin de vie d’ici 15 ans. Ne pas prendre la décision de sortir du nucléaire maintenant, c’est prévoir de construire une nouvelle génération de réacteur (EPR ou mini-centrale submersible, sujet actuellement à l’étude).

Si le discours écologiste catastrophiste peut-être source de manipulation sectaire, il a l’avantage d’avoir participé à une prise de conscience dans l’ensemble de la société. En revanche, le discours optimiste pratiqué par nos politiques réformateurs et consistant à décrier les thermomètres, participe à l’immobilisme pendant que les capitalistes continuent leurs pillages écologique et social.

Si une conscience écologique motivée par les sirènes du catastrophisme conduit souvent à des réponses individuelles nécessaires mais insuffisantes, cette mauvaise conscience fabriquée par les grands médias et soutenue par les chantres du développement durable ne doit pas masquer l’obligation d’une prise de conscience collective.

Nos luttes permettront une transformation réelle de nos sociétés lorsque la conscience révolutionnaire saura conjuguer consciences sociale et écologique.

Commission écologie d’AL

 
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