Darcos, premier flic de France
Avec Xavier Darcos au congrès de la PEEP, la fédération des parents d’élèves de droite, on pouvait s’attendre au pire. Face à un public présumé acquis, le bougre s’est enflammé.
Invoquant une prof de collège poignardée, Darcos inflige non pas une mais deux mesures sécuritaires ! D’une part que les profs puissent fouiller au corps les élèves, et d’autre part, que soit mise en place une police des écoles sous l’autorité des recteurs.
La « violence scolaire » fait peur et Xavier Darcos compte bien surfer dessus. Attention à la vague !
Qu’on annonce 34 000 suppressions de postes dans la fonction publique, dont un bon paquet dans l’Éducation nationale n’émeut pas le sinistre.
De là le légitime tollé face à ces mesures (même au sein de la PEEP !).
De l’école au lycée, les équipes éducatives le disent et le répètent : face à la « violence » – qui s’exerce principalement entre élèves – il faut des pédagogues formés.
Il faut des psychologues, des infirmières, des CPE, des surveillantes et des surveillants… et des profs, pas des flics ! Il faut des effectifs de classe décents et pas 35 collégiens entassés dans une salle fermée de 30 mètres carrés !
Que dire des enseignants « bombardés » dès la sortie de la fac, sans année de préparation dans le métier ? C’est cela que fait le gouvernement en supprimant l’année d’IUFM avec sa réforme de la mastérisation.
Darcos, en bon sarkozyste, a compris que la seule destruction du service public ne suffisait pas. Comptabiliser les « victimes » des violences scolaires : voilà un efficace supplément d’âme sarko-médiatique. Et si, à l’heure des élections européennes, ça permet de rappeler à l’électorat d’extrême droite que le gouvernement compte bien reprendre à son compte le programme lepéniste, tant mieux !
Les flics « éducatifs » de Darcos, c’est, au quotidien, l’école de la peur pour chaque élève.
C’est ce que nous refusons, défendant pour notre part une école émancipée du tout-sécuritaire.
Alternative libertaire, 27 mai 2009