Edito : Afghanistan, morts pour quoi ?
Dix jeunes soldats français ont perdu la vie en Afghanistan.
Désemparées, les familles s’aperçoivent que la guerre n’est pas le « plus beau métier du monde » comme nous le vante la propagande d’État. Des milliers de jeunes filles et garçons des classes populaires, acculé-e-s par la peur du chômage s’engagent, « première classe », rêvant d’aventure humanitaire comme le leur fait miroiter l’armée. Mais loin d’être des boy-scouts, les soldats en opérations extérieures font la guerre. Et meurent.
L’État français ayant choisi d’augmenter les effectifs au front en Afghanistan, passant de 1 700 soldats à 2 700 dont 700 opérant en zone de combats intenses, la mort de 10 hommes est le prix payé à l’escalade belliciste.
Mais pour quoi sont mort ces jeunes soldats ?
Nicolas Sarkozy, en pape du culte patriotard, apporte LA réponse éternelle, légion d’honneur, hommage national et grand-messe télévisée à l’appui : Pour la France !
Non content de s’aligner militairement sur les objectifs US, Sarkozy endosse à merveille la rhétorique bushiste : « nos “boys” sont morts au feu, on continue ! car si on perd là-bas, c’est aussi sur le front intérieur qu’on perd ! »
« Guerre au terrorisme » et « choc des civilisations », font désormais partie intégrante de l’arsenal idéologique d’État.
Une idéologie servant à merveille les rêves de domination occidentale sur la planète entière.
Après sept ans d’occupation, l’Afghanistan est loin de profiter de la présence des armées « civilisatrices » de la France et de l’Otan : 88 % d’illettrisme chez les femmes, 60 % de mariages forcés, un taux de suicide des femmes supérieur à celui des hommes. Les « seigneurs de guerre » au pouvoir ne pensent qu’à se partager le gâteau de l’aide internationale.
Combien de vies perdues et gâchées à faire la guerre ? combien d’argent dépensé, qui auraient pût être utile à des programmes de santé, éducatifs et sociaux ?
L’heure est au retrait immédiat d’Afghanistan des troupes de l’Otan.
Alternative libertaire, 25 août 2008