Edito Normalisation socialiste




Il n’aura finalement fallu qu’un été pour ôter, à ceux et celles qui en avaient encore, leurs illusions sur le gouvernement « socialiste » et « écologiste ». Pourtant, nous étions prévenus, la présidence Hollande serait « normale » : les quelques milliers de Roms vivant en France continueront d’être stigmatisés et leurs campements « évacués » comme aux plus belles heures du duo Sarkozy-Hortefeux, la « réforme » des retraites, contre laquelle le PS avait été contraint de prendre position sous la pression de la rue, serait entérinée comme si de rien n’était, de même que la prétendue « autonomie » des universités, et la répression policière se poursuivrait (les anarchistes présents à la commémoration de la libération de Paris pourront en parler).

L’alternance, à défaut d’alternative, semble se résumer aux bonnes vieilles subtilités de vocabulaire : comme en 1982, la « rigueur » de gauche remplace « l’austérité » de droite, les emplois d’avenir remplacent les « emplois jeunes »…

Le Medef aurait tort de se priver avec un gouvernement qui semble si complexé d’être « de gauche » : quelques grandes déclarations menaçantes de Laurence Parisot et les ministres défilent sagement à l’université d’été du Medef pour tenter de se faire accepter.

À nous d’en tirer les conclusions : avec Hollande comme avec Sarkozy, les seules mesures favorables que nous pouvons espérer seront celles que nous saurons imposer. Les luttes qui se préparent dans les semaines et les mois à venir, que ce soit pour les Fralib, les Peugeot, les sans-papiers ou d’autres, seront bien plus décisives que les re-décompositions électoralistes de la gauche.

Alternative libertaire, le 29 août 2012

 
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