Face au pouvoir : Pour un front anticapitaliste




Alors que les attaques du patronat et de son gouvernement de combat se multiplient, la résistance et la construction d’une alternative au capitalisme sont plus que jamais d’actualité.

À peine l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette sépare depuis longtemps le PS de l’UMP, et cette proximité est de plus en plus criante : entente cordiale entre Royal et Sarkozy sur nombre de sujets pendant la campagne électorale, ouverture vers le centre, ralliement de personnalités socialistes à l’union sacrée gouvernementale…
L’enjeu, pour les anticapitalistes, réside dans leur capacité à incarner une opposition authentique et décomplexée.

Dans ce contexte, la riposte doit se jouer sur deux niveaux :
 la construction d’un front social des organisations syndicales et des associations de lutte, où se retrouveront toutes celles et ceux qui veulent se battre pour défendre leurs droits ;
 l’émergence d’un front anticapitaliste qui attaque le gouvernement sur le fond de sa politique et puisse contester à la gauche de gouvernement sa prétention à incarner une opposition à la droite et un espoir de changement social. Cette orientation s’adresse à toutes celles et ceux qui se revendiquent de l’anticapitalisme : militantes et militants organisés politiquement, syndicalistes de lutte, militantes et militants des mouvements sociaux. La constitution d’un tel front anticapitaliste, ayant la capacité à parler d’une même voix sur des sujets cruciaux (liberté de circulation, réquisition et redistribution des richesses, socialisation des entreprises, etc.) en s’appuyant sur les luttes, permettrait de peser d’un plus grand poids dans la société.

Il n’y a rien à attendre d’un « comité de riposte » à Sarkozy constitué par le PS, le PCF, les Verts et la LCR. Le Parti socialiste n’a rien à proposer qu’une opposition sur la forme. La LCR est pour sa part engagée dans un processus de mutation en un nouveau parti, censé entre autres incarner un débouché électoral aux luttes sociales et assurer une représentation institutionnelle aux exploité-e-s, avec les élections municipales de 2008 en ligne de mire, et la volonté de voir des « députés révolutionnaires » entrer au Palais-Bourbon.

De notre côté nous pensons que le seul « débouché » pour les luttes est dans la victoire des luttes et que c’est en leur sein que les exploité-e-s doivent élaborer un projet de transformation sociale qui n’a rien à gagner dans la médiation institutionnelle.

Notre priorité va donc à l’organisation collective des travailleurs des travailleuses et plus largement des dominé-e-s. C’est sur ce terrain que se joue l’affrontement avec le patronat et c’est sur ce même terrain que se dessinera la perspective d’une rupture avec le pouvoir d’État, le capitalisme et leurs institutions.

Édith Soboul (secrétariat fédéral d’AL), le 21 septembre 2007

 
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