ALarme sociale n°1 (décembre 2010)




FACEBOOK, RÉSEAU ANTISOCIAL

Facebook, réseau social ? Ou plutôt Big Brother à portée de main
de tous les pouvoirs…

On a récemment vu, dans le cadre du mouvement social de
l’automne 2010, des Chefs d’établissements aller surfer sur le web
pour identifier, sur leur page personnelle, des lycéens fauteurs de
« blocages » et les sanctionner après sur la base de ces
« preuves ».

Ils n’ont en cela fait qu’importer des méthodes de flicage
couramment utilisées dans le monde « fabuleux » de l’entreprise.

Car la merveille des merveilles de l’amitié virtuelle aura conduit
trois salariés droit-devant le conseil de prud’hommes de
Boulogne-Billancourt en novembre dernier.

Dénoncés à leur patron par un collègue (mais néanmoins « ami »),
ils ont été licenciés parce qu’ils avaient osé dire du mal de leur
hiérarchie sur la page personnelle de l’un d’entre eux. Et le
conseil de prud’hommes a donné raison au patron ! C’est que le
salarié a une « obligation de loyauté » envers son entreprise. Et
lorsqu’on n’est pas « loyal » avec ses chefs on « abuse » de sa
liberté d’expression, dixit ce jugement pro-patronal.

Ce que les patrons veulent, c’est que les salarié-e-s communient
dans le culte de la sacro-sainte entreprise. En d’autres termes : « ta
boîte, tu l’aimes ou tu la quittes ».

Pourtant les conditions de travail vont en se dégradant, avec la
participation active des hiérarchies. Bien au contraire nous leur
devons l’irrespect. Exprimons-nous dans le cadre d’un tout autre
« réseau social » : celui du militantisme et de l’action syndicale.

Loin des faux amis on peut y compter sur la solidarité de
camarades de lutte !

(Éditorial d’Alternative libertaire n°201 de décembre 2010)


BABCOCK-WANSON À NÉRAC : RÉVOLTE OUVRIÈRE DANS UNE PME

 Du 18 octobre au 3 novembre les ouvriers de Babcock Wanson à Nérac dans le Lot-et-Garonne étaient en grève
 La grève a été organisée démocratiquement avec une équipe de
jeunes ouvriers combatifs
 La direction a fini par
céder sur 55 Euros d’augmentation mensuels.

Blocage de la production

Dans cet établissement de 143 salarié-e-s, où les ateliers ne
représentent qu’un tiers des effectifs, une trentaine
d’ouvriers se sont associés au mouvement, principalement
au sein de l’atelier chaudronnerie arrêté à 100 %, du
début à la fin du conflit, bloquant ainsi la production.
Les motivations des grévistes étaient doubles : d’un coté
un ras-le-bol face aux méthodes de contrôle de plus en
plus insupportables mises en place par la direction de
l’établissement ; de l’autre une insatisfaction profonde
face à leur salaire.

Combativité et démocratie dans l’action

Un autre facteur déclencheur a été le renforcement
significatif du nombre de syndiqués à la CGT au sein
de l’atelier chaudronnerie, en particulier de jeunes
ouvriers de moins de 30 ans.
Ce sont eux qui ont mené cette grève.

Les ouvriers se sont organisés en Assemblées
générales permanentes de grévistes. Le dépassement
du caractère minoritaire de la grève a été au coeur de
leurs préoccupations : information régulière des non
grévistes, organisation d’AG ouvertes aux non
grévistes, et c’est également en AG que le cahier de
revendications proposé par le syndicat a été amendé et
voté. Avec ce conflit, le rapport des forces dans
l’entreprise a évolué en faveur des salarié-e-s.
Les jeunes grévistes ont appris beaucoup de ce
conflit et cela aussi est positif pour l’avenir.

(Plus d’infos dans le mensuel Alternative libertaire de décembre, disponible en kiosque)

Dans la lutte pour les retraites

Les grévistes de Babcock Wanson ont
relevé la tête. La contestation du projet
gouvernemental sur les retraites, la
conviction que le problème des
retraites, des salaires et de l’emploi
sont inextricablement liés, ont favorisé
l’émergence du conflit.

Les grévistes ont eu raison de
s’appuyer sur le climat propice à
l’action produit par la mobilisation
interprofessionnelle sur les retraites
pour s’y inscrire sur la base de
revendications de terrain.

Ils ont participé aux manifestations
nationales du mois d’octobre et à des
actions « de blocages filtrants » avec
des militant-e-s de la CGT et de la
FSU de l’Albret.

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