Fonction publique : Contre les généraux-révisionnistes




La révision générale des politiques publiques (RGPP) arrive dans la Fonction publique française en commençant par le ministère de la Culture. Il s’agit d’un vaste programme de démantèlement des services publics.

Déjà connu au Canada, par exemple, sous le nom de « revue des programmes », la révision générale des politiques publiques (RGPP) arrive en France, en se présentant fallacieusement comme un programme de modernisation de la Fonction publique. Mais il ne s’agit bien sûr pas d’augmenter le nombre de fonctionnaires pour améliorer la qualité des services et diminuer la charge de travail, ni de répartir mieux les richesses en finançant des services publics consolidés. Comme d’habitude, privatisations, augmentations des tarifs et réduction des effectifs sont au menu.

Le ministère de la Culture est, avec le ministère de l’Agriculture, le premier laboratoire de la RGPP avant qu’elle ne soit étendue à toute la Fonction publique. À la Culture, plusieurs scénarios sont envisagés par le ministère. Les directions, par exemple, pourraient être réduites de 10 à 5, diminuant d’autant le personnel. À cela il faut ajouter - ce n’est pas directement lié à la RGPP - qu’avec la mise à disponibilité d’office des fonctionnaires, nouveau projet de loi du gouvernement [1], ces personnels pourraient, à terme, être licenciés. Il est également envisagé de faire passer aux collectivités territoriales un certain nombre d’établissements culturels, au risque d’un creusement des inégalités régionales au sein du service public de la Culture. Certains conseils régionaux pourront en effet décider que la culture n’est pas une priorité sur leur territoire.

Buren, avec nous !

Au ministère de la Culture, une intersyndicale organise la riposte. Des actions ont déjà été menées : occupation de la Direction des musées de France et blocage des caisses du musée de l’Orangerie, à Paris. Le 21 février, un premier rassemblement a réuni 1 000 salarié-e-s à proximité des colonnes du Buren devant le ministère de la Culture. Le 20 mars, la manifestation nationale a réuni environ 2 000 personnes à Paris. Ces actions ont déjà permis d’infléchir les orientations des représentantes et des représentants du ministère, sans obtenir pour autant l’abandon du projet.

À l’issue du 20 mars, deux orientations ont été adoptées par l’intersyndicale. D’une part, faire converger l’ensemble des mobilisations des professionnels de la Culture que ce soit par exemple celles du spectacle vivant ou du cinéma. Enfin, élargir la riposte à l’ensemble de la Fonction publique puisque la RGPP doit s’appliquer dans tous les ministères à terme.

Ça ne fait donc que commencer.

Irène (AL Paris-Sud)

[11. Projet sur lequel nous reviendrons le mois prochain.

 
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