IIIe congrès des Alternatifs : Entre luttes sociales et institutions




Les Alternatifs tenaient leur IIIe congrès à Mâcon (Saône-et-Loire) du 8 au 11 mai. Alternative libertaire était invitée.

Nous sommes heureux d’avoir pu assister aux discussions de ces camarades que nous côtoyons dans les luttes et avec qui nous travaillons dans un certain nombre de villes. Environ 80 délégués et déléguées étaient présents pour débattre sur 3 axes : le monde, l’Europe et la France.

Force est de constater que la question institutionnelle et électorale occupe une place importante dans la réflexion des Alternatifs. Ceci est vrai concernant l’Europe, où les débats sur l’élargissement sont un peu éloignés des préoccupations principales d’Alternative libertaire. Ceci est vrai surtout au niveau français. Nous pouvons partager la majeure partie des questionnements sur la construction d’une nouvelle force politique alternative. Mais nos conclusions ne sont pas exactement les mêmes.

Les Alternatifs proposent un « parti-mouvement » qui rapproche le mouvement social et le parti politique, jugeant dépassée la séparation entre les deux. Nous sommes aux antipodes de l’autonomie du mouvement social défendue par Alternative libertaire. Nos camarades ne semblent pas se rendre compte des risques qu’il y a à canaliser le mouvement social vers le jeu électoral. Dans cette logique, les luttes risquent rapidement de ne plus servir que de caisses résonance au moment des élections.

Car dans le même temps, la perspective électorale continue à borner quelque peu l’horizon de nos camarades. Ils proposent des listes communes Alternatifs-LCR-PCF-Verts aux prochaines élections européennes et régionales. L’élaboration cette alliance semblent occuper une part importante de leur réflexion.

Tout ceci a pu faire l’objet d’un débat franc et direct entre militants des Alternatifs, d’Alternative libertaire, de Chiche, de la Ligue communiste révolutionnaire, du Mouvement de la gauche progressiste, du Parti communiste français et des Verts. Cette discussion autour des mobilisations actuelles, des relations entre mouvement politique et mouvement social, et des perspectives de recomposition de la « gauche radicale » n’a pas tu les divergences d’appréciation sur le bilan de la gauche plurielle, l’instrumentalisation du mouvement social ou l’électoralisme.

Entre auto-organisation et autogestion des luttes d’un côté, et logique de représentation et de délégation aux institutions de l’autre, les Alternatifs semblent toujours croire à une synergie possible. Cela ne nous empêchera, localement, de continuer à nous retrouver dans les luttes.

Laurent Scapin (AL Paris-Est), 11 mai 2003

 
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