Alternative libertaire 93 - Septembre 2008

Lettre des communistes unitaire de Seine-Saint-Denis - n°1




Bulletin AL 93 n°1
Lettre des communistes libertaires de Seine-Saint-Denis - Septembre 2008

Edito : Que la rentrée soit chaude !

Le black-out estival sur les questions sociales est passé. Les Jeux de la propagande chinoise, les pitreries sarkoziennes auprès de Poutine et Medvedev, le flot de faits divers navrants ont essayé de cacher quelques semaines l’état social désastreux dans ce pays.

La situation économique financière, elle, ne va pas mal, merci pour les actionnaires, les boursicoteurs et les patrons. Entre le 7/7/2008 et le 7/8/2008, le CAC 40 a grimpé de 9,5%. Et nos salaires ?

Le problème est bien la répartition de ces richesses. Les lamentations sur le « pouvoir d’achat » ne sont qu’un écran de fumée pour ne pas parler de redistribution des richesses et de juste rémunération du travail.

La Seine-Saint-Denis est particulièrement concernée par ces inégalités. Les revenus y sont les plus faibles d’Ile-de-France, en dessous de la moyenne nationale ; le chômage y est plus élevé.

Les choses ne changeront pas magiquement. Compter sur le gouvernement ou même sur l’opposition parlementaire pour remettre en cause le système inégalitaire en place est naïf. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.

Pour imposer une autre distribution des richesses, il faut s’organiser et lutter. La transformation de la société par les luttes sociales, c’est ce que les communistes libertaires de Seine-Saint-Denis proposent et mettent en oeuvre au quotidien.

Ce bulletin a vocation à se faire l’écho de ces luttes dans nos villes et dans notre département.

Michelet-Bondy toujours en lutte

Bulletin AL 93 n°1
page 2

152 personnes vivent au 50 rue Michelet à Bondy, une ancienne clinique qui n’est pas prévue pour servir de lieu d’habitation. Un tiers environ des habitants est sans-papiers. Le propriétaire se sert de cette situation d’insécurité administrative pour extorquer des loyers indécents pour des logements indignes.

Depuis le dépôt des dossiers de régularisation le 6 février , la préfecture se moque ouvertement des habitants et de leurs soutiens. Moins d’un tiers des demandes de régularisation des résidents de l’ancienne clinique Michelet à Bondy a reçu une réponse favorable.

Pourtant, ils vivent en France depuis des années, y travail-lent, y payent leur loyer et leurs impôts, participent activement à la vie de leur quartier, leurs enfants y sont nés et y sont scolarisés. Cet acharnement préfectoral est incompréhensible et indécent.

Par ces décisions de maintenir dans la clandestinité, l’insécurité et la précarité ces Bondynois et Bondynoises, la préfecture de Seine-Saint-Denis envoie un message clair de soutien à tous les marchands de sommeil.

Le collectif de soutien aux résidents du 50 rue Michelet exige l’annulation pure et simple des OQTF et le réexamen des dossiers refusés en rompant réellement avec l’acharnement qui a prévalu jusqu’ici.

Plus d’informations : http://michelet-bondy.over-blog.fr.

Les exploiteurs de sans-papiers sont des pollueurs et des assassins !

A Montreuil, 21 salariés dont 19 sans-papiers de l’entreprise de démolition Griallet (3bis rue des Batteries) sont en grève depuis mai. Le patron, qui ne paye pas les heures supplémentaires et expose ses salariés au plomb et à l’amiante, cherche à se débarasser des grévistes avec la complicité de la justice qui a ordonné l’expulsion pour le 4 septembre.

A Pavillons-sous-Bois, 14 salariés sans-papiers de l’entreprise PLMT sont en grève. Pour briser ce mouvement, le patron, propriétaire de 4 entreprises, a déposé le bilan. Il stocke des débris d’amiante à quelques dizaines de mètres de l’hôpital Jean-Verdier de Bondy, sans protection !

Seine-Saint-Denis, désert médical ?

Bulletin AL 93 n°1
Page 3

La couverture médicale en Seine-Saint-Denis est plus faible qu’ailleurs. Notre département devient peu à peu un désert médical, sans que cela semble inquiéter le moins du monde les autorités.

L’Union régionale des médecins libéraux, pourtant pas un repère de gauchistes le couteau entre les dents, donne des chiffres significatifs : « La densité de spécialistes et de généralistes pour 100 000 habitants en Seine-Saint-Denis est inférieure à la moyenne nationale. Particulièrement net pour les généralistes, l’écart est également de plus de 10 points pour les spécialistes également. » Certes, ces chiffres datent de 1994.

Il est évident que la situation ne s’améliore pas depuis. Ainsi au 1er janvier 2002, la densité médicale (tout confondu) en Seine-Saint-Denis était de 281 praticiens pour 100000 habitants, contre 424 sur l’ensemble de l’Ile-de-France. De même, la Seine-Saint-Denis est au 68e rang national pour le nombre de lits d’hôpital par habitant. En 2004, il y avait 3,4 établissements de santé pour 1000 habitants en Seine-Saint-Denis, contre 5,3 en moyenne en France métropolitaine ! Et 19 salariés de santé pour 1000 habitants contre plus de 24 en moyenne dans le pays ! Ceci explique probablement pourquoi on meurt plus en Seine-Saint-Denis que dans le reste de l’Ile-de-France.

Incontestablement, il y a bien un abandon médical et sanitaire de la Seine-Saint-Denis !

Cette situation ne fera qu’empirer avec le démantèlement de la sécurité sociale lancé par Sarkozy et Fillon. Les franchises médicales, mesure inégalitaire, injuste et inefficace, vont encore compliquer l’accès aux soins pour les plus pauvres et les plus précaires.

Même d’un strict point de vue comptable, les franchises médicales sont d’une totale stupidité. On nous assène qu’elles vont rapporter 800 millions d’Euros par an, sans nous dire combien leur mise en place et leur gestion vont coûter. Rien que l’évolution nécessaire des systèmes d’information de la sécurité sociale va largement engloutir ce gain les premières années. Sur le long terme, l’usine à gaz de la gestion des cas particuliers va réduire le gain financier réel à néant.

Le but des franchises médicales n’est en aucun cas de faire des économies ou de « sauver la sécu ». C’est une mesure purement idéologique, issue d’une pensée réactionnaire et individualiste. Elle vise à détruire le principe de solidarité sur lequel la sécurité sociale est basée.

Ce principe de solidarité est pourtant celui qui permet de « sauver les meubles » en Seine-Saint-Denis malgré le sabotage organisé du système de santé illustré par les chiffres cités.

On meurt plus en Seine-Saint-Denis

324 décès masculins pour 100000 habitants en Seine-Saint-Denis, contre 274 en Ile-de-France, 143 contre 128 pour les femmes (période 1998-2000). Source : rapport 2005 du conseil économique et social d’Ile-de-France.

Où sont les médecins ?
 Alors qu’il y a 92 généralistes pour 100000 habitants en moyenne en France, il n’y en a que 67 en Seine-Saint-Denis !
 Alors qu’il y a 126 spécialistes pour 100000 habitants en moyenne en Ile-de-France, il y a en 76 en Seine-Saint-Denis !

Source : Union régionale des médecins libéraux.

Une carence entretenue sciemment

En 2006, la Croix-Rouge a fermé 3 centres de soin en Seine-Saint-Denis (Drancy, Blanc-Mesnil et Epinay). « Pas assez rentables », a dit Mattei, président de la Croix-Rouge et ancien ministre de la santé pendant la canicule de 2003, au cours de laquelle il avait fait la démonstration de toute l’étendue de son incompétence...

 
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