Loi sur le gaz de schiste : Forages et copinages




Pendant un trimestre, le combat des collectifs contre le gaz de schiste en est arrivé à une étape. Une loi a été votée, qui donne aux industriels comme Total la liberté de continuer les recherches de nouvelles techniques.

La mobilisation contre l’exploitation du gaz de schiste a surtout lieu en zone rurale, à travers des arrêtés locaux, des motions et même des débats, allant au-delà des frontières avec le slogan « Ni ici, Ni ailleurs ». Refuser l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste pose le débat énergétique, obligeant les politiques à se positionner.

Une mission d’expertise a été mise en place et confiée à des inspecteurs des Mines et des Eaux et Forêts, des corps d’État aux ordres des ministres. Le rapport de demi-étape laisse clairement apparaître que la France ne peut se passer de l’exploitation du gaz de schiste. Il recommande de mettre en place des forages à vocation d’exploration scientifique. Nos experts veulent peut être se placer comme garants du bon respect des opérations sûrement aussi indépendantes que les personnes ayant écrit les rapports. Ceux-ci préconisent d’avoir recours à l’information et à la « consultation du public », absents dans le cadre des lois.

La loi qui vient d’être votée a été vidée de sa substance en remplaçant la fin des permis de prospection par leur simple suspension sous prétexte que cela aurait couté 68 millions d’euros de dédommagement. Mais combien coute la vie des êtres humains et un environnement détruit ?

Cette loi ne fait qu’interdire l’exploitation et l’exploration des hydrocarbures par la fracturation hydraulique, une technique extrêmement polluante. L’unique garantie de préservation de l’eau et de l’environnement tient dans ces mots. Au delà, les industriels retrouvent leur liberté. La loi leur donne deux mois pour préciser dans un rapport la technique qu’ils comptent employer pour exploiter les hydrocarbures.

Les foreurs ont déjà anticipé

Halliburton dispose déjà d’une solution de rechange pour un forage « sans produits chimiques » dit « propre ». De nombreuses compagnies affirment sur leur site leur prise en compte de nos revendications en montrant comment ils comptent économiser l’eau employée pour les forages ou comment ils comptent recycler l’eau utilisée. Voire juste proposer une nouvelle technique ? En réalité la même, en changeant de nom. La loi n’interdit pas en effet l’expérimentation de « nouvelles techniques ».

Le PDG de Total a confirmé lors de l’assemblée générale de l’entreprise que la loi n’avait aucune conséquence sur leur activité. Il faut faire profil bas le temps de trouver une solution, peut-être du côté de la Pologne où Total vient d’investir avec Exxon dans l’exploitation du gaz de schiste. En effet, la Pologne va prendre la présidence de l’Union européenne en juillet 2011. Il y a des chances pour que la France soit condamnée pour entrave à la liberté du commerce et doive modifier ses lois au profit des foreurs. Nous n’avons pas gagné. Le gouvernement a fait un pas en arrière pour mieux permettre aux foreurs de faire deux pas en avant. Prochain rendez-vous les 26, 27 et 28 août dans les Cévennes pour continuer les luttes.

Noël (AL Banlieue Nord-Ouest)

 
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