Migrantes et migrants : Fougères ouvert et solidaire




Depuis le 25 octobre, un centre d’accueil et d’orientation (CAO) a ouvert à Beaucé, dans la communauté de communes de Fougères (20 000 habitants et habitantes), pour accueillir 140 réfugié.es suite au démantèlement de la jungle de Calais.

Suite à l’annonce d’un CAO à Fougères (Ille-et-Vilaine), l’extrême droite, comme à son habitude, a tenté de monter les précaires les uns contre les autres. Le ponte régional du FN – résident à Fougères – voulait y organiser une manifestation afin de mobiliser ses partisans contre les migrants et migrantes.

De nombreux tracts mensongers (sur le vol du travail par les demandeurs d’asile – alors même qu’ils et elles ne peuvent pas travailler – sur d’éventuelles agressions, sur l’argent public dépensé…) ont été diffusés. La présence de l’extrême droite sur les marchés et dans l’espace public a créé une tension importante avec les habitants et les habitantes, alors même que le FN affirme avoir un discours visant l’apaisement.

En réaction, de nombreuses organisations politiques, associations, habitants et habitantes se sont organisé.es afin de lutter contre ce discours. Ainsi, en parallèle du rassemblement antimigrants organisé par l’extrême droite, qui réunissait environ 100 personnes venant de toute la Bretagne, 750 personnes se sont réunies au cri de « Fougères, Fougères, ouverts et solidaires », afin de témoigner leur soutien aux futurs résidents du CAO.

Lien social contre le rejet

L’extrême droite avait parié sur d’éventuels débordements afin de valider son discours. Les autres villes accueillant depuis plusieurs mois des CAO en témoignent : si certains habitants et certaines habitantes peuvent être réceptifs et réceptives aux discours de l’extrême droite, l’expérience n’a pas validé leurs espoirs.

C’est pour accueillir au mieux les migrants et migrantes et réunir les meilleures conditions possibles d’accueil, qu’un collectif d’habitants et d’habitantes s’est créé : Fougères Solidaires. Ce collectif agit en complémentarité des associations caritatives désignées pour accompagner l’accueil, afin de proposer des actions et des activités aux réfugié.es et aux Fougerais et Fougeraises (visites de la ville, cafés, jeux de société, collecte de vêtements, réparation de vélos…).

Ce collectif, qui existe depuis mi-octobre, vient de s’ouvrir à des résidents du CAO, et certains y participent. Au-delà de la solidarité qu’il contribue à faire exister, le collectif permet de créer du lien social entre les habitantes et les habitants eux-mêmes et avec les résidents et résidentes.

En cette période préélectorale nombre de partis politiques tentent de faire leur beurre en s’appropriant ce type d’initiatives populaires. Le cadre démocratique proposé pour le collectif permet de lutter contre cette récupération. Ce cadre permet également aux participants et participantes et aux résidents du CAO d’expérimenter la démocratie directe et l’autogestion, ainsi que d’échanger collectivement sur la pertinence des actions et les positions du groupe. En effet, certaines formes d’aide peuvent être infantilisantes et mettre en difficulté les résidents et résidentes. Un cadre collectif permet d’y réfléchir.

L’ouverture du CAO a eu des conséquences bien au-delà de l’accueil strict et les réponses collectives sont encourageantes.

Céline (AL Fougères)

 
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