Patrimoine des ministres : La bourgeoisie qui nous dirige




Une simple petite analyse statistique des déclarations de patrimoine des ministres fournit des enseignements politiques sur les institutions de la cinquième République. Selon l’édition du 17 avril 2013 du Monde, et sans surprise, tous les ministres disposent d’un patrimoine significatif : 81 % d’entre elles et eux disposent d’un patrimoine supérieur au patrimoine moyen des français, 62 % font partie des 25 % les plus riches… Ce simple constat est cohérent avec la politique menée par ce gouvernement qui évite de prendre des mesures portant atteinte de façon significative aux intérêts de la bourgeoise dont est issue une bonne majorité de ses membres. Qui n’est pas convaincu que cette situation ait jamais été différente - voire pire - dans aucun gouvernement des différentes Républiques qu’a connues la France ?

Dépasser le système électoral

Le système électoral, de par son fonctionnement même, sélectionne non seulement des personnes désireuses de participer à l’appareil de commandement de la société, mais qui disposent en plus d’une situation sociale dominante. Sans cela, le candidat ou la candidate potentiel-le ne sera jamais sélectionné-e par un parti de gouvernement… En ce sens, il ne suffira jamais d’un toilettage des institutions de la société capitaliste, la 6e République de Mélenchon par exemple, pour créer une véritable dynamique démocratique.

Il ne peut y avoir de véritable démocratie que dans une société d’égales et d’égaux, dans laquelle la priorité est de donner la parole à tous et à toutes dans des institutions politiques à la base. La coordination et la centralisation de ces débats au sein d’une telle société autogérée, dans laquelle nous pourrons nous organiser globalement, ne sera pas le fait de politiciens professionnels désignés par les partis, mais de délégué-e-s mandaté-e-s et contrôlé-e-s par la base. Ainsi ils et elles resteront intégré-e-s au corps social qui les aura élu-e-s. Tout le contraire d’une société dirigée par une élite qui gouverne essentiellement en défendant ses propres intérêts de caste !

Et maintenant ?

Au final, le gouvernement actuel s’en tire bien : une simple déclaration publique, et pas une seule mesure contre la fraude fiscale ! Rappelons que la fraude fiscale c’est entre 40 et 90 milliards d’euros de recettes fiscales en moins chaque année, rien qu’en France [1]. De quoi doubler le budget de l’enseignement scolaire, qui est en 2013 de 65 milliards, ou combler la fameuse dette, qui s’élève à 96 milliards… à quand un mouvement social d’ampleur, qui nous permette de nous réapproprier ces richesses dont nous avons grandement besoin ?

Jacques Dubart (AL Agen)

[1Selon Solidaires Finances publiques.

 
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