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Pays basque : Madrid et Paris saboteurs de la paix




Les cinq « faiseurs de paix » arrêtés par les polices française et espagnole au Pays basque français ont été relâchés mais placés sous contrôle judiciaire. Les Etats ne veulent pas du processus de paix, ils ne veulent qu’humilier un adversaire, ETA, qui a déjà baissé les armes.

Main dans la main, les États français et espagnol ont encore frappé fort en arrêtant cinq personnes à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques), dans le Pays basque nord (Iparralde).

Ces cinq personnes connues pour leur non-violence ont été arrêtées dans la nuit du 16 au 17 décembre par les forces de répression de ces deux États :

  • Txetx Etcheverry (cofondateur de Bizi, d’Alternatiba et d’ANV-COP21),
  • Michel Berhocoirigoin (cofondateur et ancien président de Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre d’agriculture alternative du Pays basque),
  • Stéphane Etchegaray (vidéaste),
  • Béatrice Haran–Molle (militante féministe et journaliste à Mediabask),
  • Michel Bergougnian (coopérateur viticole).

Ces cinq militant.es étaient réunis pour discuter du démantèlement d’une partie du stock d’armes d’ETA. Ils œuvraient donc pour la paix et pour le désarmement en Euskal Herria. Depuis cinq ans, ETA a en effet décidé, suite à la déclaration d’Aiete, de déposer les armes et de poursuivre la lutte pour l’indépendance du Pays basque par d’autres moyens.

Cette décision a été confirmé en octobre par ETA dans un courrier soutenant la démarche des partisans du processus de paix.

Ces cinq personnes ont été libérées mardi 20 au soir et placées sous contrôle judiciaire par le parquet. Une partie de la population basque s’est mobilisée avec 4000 personnes dans les rues de Bayonne, et plusieurs voix se sont élevées contre l’absurdité de ces arrestations. La détention n’a pas été requise, c’est donc un moindre mal, mais il doit tout de même nous questionner sur le sort qui est réservé à aux militantes et militants abertzale ainsi qu’aux acteurs et actrices qui veulent la paix, que ce soit en Iparralde (Pays basque nord) ou en Hegoalde (Pays basque sud).

Txetx Etcheverry est le cofondateur de Bizi et d’Alternatiba
cc Lejournalminimal.fr

La tenaille répressive franco-espagnole ne laisse aucun espace à ce processus, préférant emprisonner toutes et tous les militants se battant pour le Pays basque, quand ceux-ci ne sont pas carrément enlevés et torturés par des mercenaires à la solde des appareils d’Etat, rappelant ainsi les heures les plus sombres du franquisme et des Groupes antiterroristes de libération (GAL).

Déjà, le 12 octobre, quelques jours avant les 5 ans de la déclaration d’Aiete, la police faisait mine de découvrir, dans l’Oise, une cache d’arme abandonnée par ETA des années auparavant.

Les familles et les ami.es des prisonnier.es politiques basques se battent jour après jour afin de les voir rassemblés en Euskal Herria, de les faire sortir des cellules disciplinaires ou que des soins leur soient apportés. A ces demandes, la justice fait la sourde oreille.

Alternative libertaire apporte tout son soutien aux cinq personnes arrêtées ainsi qu’au peuple basque qui se bat pour son autodétermination, pour le droit de s’organiser par lui-même, pour son émancipation de Madrid et de Paris.

Que justice soit faite en Euskal Herria.

Pour un Pays basque unifié, anticapitaliste, autogéré, antipatriarcal et antiraciste !

Goaz borrokara !

Alternative libertaire, le 21 décembre 2016

 
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