Police partout, justice nulle part




Un spectre hante les médias et la classe politique : celui de l’insécurité. C’est depuis plus de vingt ans le principal fonds de commerce démagogique de l’extrême droite (« immigration = insécurité »), ainsi qu’un thème central pour la droite.
Et le PS qui n’ayant, comme à son habitude, rien à dire, en a fait une « priorité nationale ».

De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque l’insécurité ? D’insécurité sociale, de précarité, d’expulsions, de discriminations, de racisme, de licenciements, de harcèlement, d’accidents du travail en constante augmentation ?
Non, il s’agit de stigmatiser toujours plus la jeunesse des banlieues -les « sauvageons » haïs par Chevènement- et leurs parents « démissionnaires », en focalisant uniquement sur les conséquences des violences et en en occultant soigneusement les causes profondes... Ici on va promulguer des arrêtés antimendicité, là on va donner la chasse aux prostituées, là encore on va établir des couvre-feux dans les quartiers populaires.

Déployer des policiers, c’est ce qu’on fait quand on refuse de s’attaquer aux problèmes sociaux

Ce spectre de l’insécurité a été engendré par l’idéologie sécuritaire. Avec les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, une bascule s’est produite et le prétexte de la lutte contre le terrorisme permet tous les amalgames possibles. On assiste à un véritable durcissement autoritaire des États dans plusieurs régions du monde (États-Unis, Union européenne, Russie...).
On dénonce parfois cette « hystérie sécuritaire ». Mais si c’est une hystérie, elle a de la méthode. Il s’agit de nouvelles formes de domination du capitalisme qui, sous prétexte de lutte contre l’insécurité, prétend imposer un contrôle policier et judiciaire aux nouvelles « classes dangereuses » (pauvres, immigrés et contestataires).

Pour la justice et le respect

Dans l’immédiat les militant(e)s d’Alternative libertaire réaffirment que la lutte contre la violence doit commencer par le respect de l’égalité des droits et la conquête de l’égalité sociale, même s’il faudra pour cela lutter contre l’État.

 assez de violence dans les cités : dissolution des Brigades anticriminalité (BAC) ;
 égalité devant la justice : abolition de la double peine, non aux couvre-feux ;
 assez de prison pour rien : légalisation du cannabis, gratuité des transports en commun ;
 oui à la solidarité, non aux arrêtés antimendicité ;
 pour combattre réellement le mal-vivre et l’insécurité sociale, il faut redistribuer les richesses : contre la précarité (intérim, CDD, CES,...) du travail, un revenu et des droits pour tou(te)s !

 
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