Prison : Jann-Marc Rouillan est malade, il doit sortir !




Voilà maintenant un an, Jann-Marc Rouillan était réincarcéré, après dix mois de semi-liberté. Hospitalisé d’urgence début 2009, il est atteint d’une maladie évolutive extrêmement rare.

Le traitement la maladie de Chester-Erdheim, dont souffre Jann-Marc Rouillan est expérimental et, à ce titre, interdit aux taulards. Jann-Marc Rouillan croupit toujours à la maison d’arrêt des Baumettes (Marseille), sans aucun soin. La maladie agissant par cycle, il se retrouve régulièrement alité, ses fonctions vitales au ralenti, dans des conditions de détention incompatibles avec sa santé. L’écriture, un des facteurs de sa résistance à l’enfermement depuis plus de vingt-deux ans, ne lui est d’ailleurs possible que par intermittence, et sans ordinateur, sur décision de l’administration pénitentiaire. Nous ne rappellerons pas que les prisons françaises, et plus particulièrement les Baumettes, sont dans un état déplorable. Les spécialistes de la maladie réclament sa libération afin qu’il puisse recevoir un traitement, extrêmement lourd, qui lui permettrait d’espacer les crises. Après une demande de libération pour raison médicale, et six mois de silence de la part de l’État, les juges ont décidé que Rouillan ne sortirait pas de prison et qu’il y serait soigné. Il donc doit reprendre à zéro toutes les démarches, pour pouvoir espérer obtenir un régime de semi-liberté.

Le cas de Rouillan reste à part. Sans rentrer dans une analyse purement politique qui faciliterait bien évidement notre démarche, en tant que révolutionnaires, les faits et les événements, depuis nombre d’années, nous confirment dans le sentiment d’un acharnement particulier du gouvernement, cherchant à faire crever les militants politiques d’Action directe. Mais pas seulement : Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, et d’autres prisonniers et prisonnières politiques, comme les Corses ou les Basques, meurent à l’heure actuelle dans les geôles de l’État français.

Une campagne en novembre

Par ailleurs, une campagne nationale contre toutes les longues peines et les conditions d’incarcération a été lancé par le journal L’Envolée et l’Association pour le respect des proches de personnes incarcérées, jusqu’à la mi-novembre avec des débats, concerts et interventions des familles de détenus. Dans le cas particulier de Jann-Marc Rouillan, cumulant les conditions de longue peine, la maladie, et l’enfermement politique, des mobilisations de soutien ont lieu en novembre dans plusieurs villes de France. À Marseille, où il est incarcéré – et ville où il travailla en tant qu’éditeur pendant sa semi-liberté – un rassemblement de soutien se tiendra le 21 novembre. La préparation étant en cours, le lieu n’est pas encore défini.

Mobilisons nous ! Un soutien massif est nécessaire. Ce ne doit pas être que l’affaire de militants politiques mais de toutes les personnes ressentant comme une injustice profonde l’inhumanité des conditons d’incarcération et de vie de Jann-Marc Rouillan, et de la totalité des détenu-e-s malades en prison.

Raphaël et Ghislain (AL Marseille),
le 26 octobre 2009

 
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